à l'appel de la CNCD, des militants de la démocratie ont marché hier à Bouira pour exiger le respect des libertés collectives et individuelles et exiger une transition vers un système démocratique. C'est à 11h du matin que la marche s'est ébranlée à partir de la place des Martyrs vers le siège de la wilaya. La marche a été l'occasion pour plusieurs figures du mouvement associatif, des anciens animateurs du Mouvement des archs et du RCD de renouer le contact. Les marcheurs ont brandi une banderole sur laquelle on pouvait lire “Pour le changement et la démocratie”. Les manifestants ont scandé, durant leur parcours, des slogans hostiles au pouvoir, notamment celui devenu international : “Echaâb yourid iskat anidham” (le peuple veut la chute du régime). D'anciens slogans de la mouvance démocratique sont revenus notamment “ya Amirouche ya El-Haoues l'Algérie machi labas” (l'Algérie se porte mal), “Liberté d'expression”. Non loin du siège de la wilaya, les organisateurs ont improvisé une prise de parole. Les intervenants ont dénoncé les récentes décisions prises par le gouvernement et les ont qualifiées de “fuite en avant”, jugeant qu'elles ne répondent en aucun cas aux aspirations du peuple. “Les crédits alloués aux jeunes ne sont qu'un enjeu qui permet à l'entourage du pouvoir d'écouler son stock de marchandises”. Le décret relatif à la levée de l'état d'urgence a été sévèrement critiqué car, “en vertu de certaines de ses dispositions, toute personne peut être arrêtée parce qu'elle s'oppose au pouvoir, sous prétexte de subversion”. Djemaâ Zineb, cadre du RCD et seule femme ayant pris part à la marche, a lancé de son côté un appel aux femmes pour sortir et participer au changement. Un représentant des étudiants a, quant à lui, dénoncé le marasme dans lequel pataugent les futurs cadres du pays. Notons que les organisateurs n'avaient déposé aucune demande auprès des services de la wilaya pour avoir l'autorisation d'une marche, mais la police n'a pas empêché celle-ci de se tenir, se limitant à se déployer en ville, notamment sur le parcours de la manifestation. à la fin de la marche, la foule s'est dispersée dans le calme.