Résumé : Emporté par l'élan de sa fierté, Rachid ne s'était pas rendu compte qu'il s'était prêté à une allocution des plus enflammées. À la fin, un silence sacré avait suivi et Nacéra le rompit en assurant à Rachid, que beaucoup reste à faire pour l'avenir de la nation. 89eme partie Ils rebroussèrent chemin, et retournèrent à la voiture que Rachid avait garée un peu plus bas. Le relief escarpé ne permettait pas à Nacéra de marcher à l'aise, et le jeune homme lui tint le bras jusqu'au bas de la colline. Ils rentrèrent à Alger à la nuit tombée, et retrouvèrent Fettouma qui les attendait : - Ah ! vous voilà enfin, je commençais à m'inquiéter. Rachid embrasse sa mère sur le front : - Je suis heureux maman, heureux comme personne au monde. J'ai enfin retrouvé mon père. - Hein… ? - Oui, Oh ! pas comme tu le penses, Mahmoud est mort bien sûr, mais il demeure si vivant, si présent et si près de nous. J'ai senti sa présence et j'ai même senti sa fierté comme il a dû sentir la mienne. Oh ! mère, je suis si fier d'être le fils d'un chahid de la révolution. Fettouma jette un coup d'œil interrogateur à Nacéra. Cette dernière haussa les épaules avant de lancer : - Tel père, tel fils. J'ai montré à Rachid la fosse commune où Mahmoud et les autres ont été enterrés. Il est ému comme tous les enfants de chouhada. Nous sommes un peuple fier de ses origines et nous le resterons à jamais. - Et le corps de Mahmoud, quand est-ce que vous allez le transférer ? Nacéra lève la main pour interrompre Fettouma : - Des dispositions sont prises, Fettouma. Bientôt le corps de ton mari reposera au carré des martyrs. Fettouma sentit des larmes couler sur ses joues : - Enfin Mahmoud, je pourrais te rendre visite et prier sur ta tombe comme je l'ai toujours souhaité. Dieu a répondu à mes prières. - Nous allons tenter de reconnaître les corps, ou ce qu'il en reste. Je pense que comme Mahmoud a été enterré au-dessus des autres, il ne nous sera pas difficile de le reconnaître. Enfin espérons-le. Car le temps et la nature font aussi leur œuvre. - L'endroit est assez frais, dit Rachid, avec un peu de chance, nous pourrons retrouver quelques indices. - Espérons-le mon fils, sinon, nous aurons toujours la satisfaction de savoir que ton père reposera avec ses compagnons d'armes sous une sépulture digne d'eux. (À suivre) Y. H.