Un propriétaire terrien peut bénéficier d'un crédit bonifié à concurrence de 1 million de DA/hectare pour réaliser son projet agricole. Le ministère de l'agriculture et du développement rural (Madr) veut orienter les avantages apportés par les nouvelles mesures décidées en conseil des ministres vers la concrétisation du challenge de la sécurité alimentaire. Faisant de cet objectif un acte de souveraineté nationale, le ministre, M. Rachid Benaïssa, lance un appel à toutes les bonnes volontés pour relever ce défi. Il estime que tous les ingrédients sont réunis pour réaliser cet objectif. D'autres mesures incitatives viennent ainsi s'ajouter à des dispositifs déjà en place depuis plusieurs années. Le but premier, c'est de revivifier les terres restées pendant longtemps inexploitées sur lesquelles il est prévu la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage. Plus de 20 000 exploitations verront le jour très prochainement selon le programme tracé. À moyen terme, ce chiffre sera porté à 100 000 unités de différentes superficies qui seront implantées essentiellement dans les régions des hauts-plateaux et le sud. Celles-ci seront exonérées du paiement de la redevance liée à la concession des terres du domaine privé de l'Etat sur une période de 10 années. Quant aux propriétaires de terres inexploitées, attestant de leur propriété, qui ont identifié un projet de développement de leur patrimoine, ils devront s'inscrire auprès de l'office national des terres agricoles (Onta). Cet organisme validera leur projet et suivant un cahier des charges, ils peuvent bénéficier d'un crédit bonifié à concurrence de 1 million de DA/hectare. Néanmoins, le contrat de concession est devenu hypothécable. Ce qui représente l'un des garde-fous avec lesquels l'administration pourra vérifier que l'usage des financements est à bon escient. Il est recensé dans ce cadre le dépôt de quelque 110 000 dossiers au sein de cet office entre janvier et février 2011. Autre nouveauté : la mise en place d'un crédit fédératif. Il s'agit d'un nouveau produit de financement des activités agricoles, agroindustrielles et d'élevage. Il consiste à mettre à la disposition des opérateurs économiques privés et publics des moyens financiers adaptés à leur cycle de production pour la réalisation de leurs objectifs. Un crédit fédératif bonifié pour les opérateurs En termes plus clairs, ces opérateurs (agroindustriels) bénéficieront de prêts bonifiés et accorderont à leur tour des crédits fournisseurs à des agriculteurs et des éleveurs, organisés en réseaux professionnels suivant les filières. L'on peut citer l'exemple de la production du lait cru en substitution de la poudre importée. Ce produit (crédit fédératif) permettra, dans ce cas, la mise à disposition par les industriels et les transformateurs de lait, au profit des éleveurs, agriculteurs et petites unités de services, des crédits fournisseurs et le remboursement pourrait se faire d'un commun accord, entre autres, au moyen de la production de lait. Des filières telles que la pomme de terre, la tomate, l'aviculture… sont également concernées par ce dispositif. Précision : le taux d'intérêt du crédit fédératif est bonifié à la condition que la durée de remboursement n'excédera pas 18 mois à partir de la date d'octroi. Cette initiative entérinée par le gouvernement renforcera également le partenariat public-privé tel que souhaité par le ministre de l'agriculture. “Notre agriculture a besoin de forces, de jeunes, de connaisseurs et d'investisseurs”, a-t-il souligné hier au cours d'une réunion avec tous les responsables du secteur. En réponse aux préoccupations de la banque du secteur, en l'occurrence la Badr, le ministère créera incessamment un fonds de garantie des crédits destinés à l'agriculture et aux activités rurales. Théoriquement, l'ensemble de ces mesures et dispositifs pourront créer 150 000 postes d'emplois/an qui s'ajouteront aux 150 000 autres que créent annuellement les multiples programmes, prévus par la politique du renouveau agricole. Ce qui porte le nombre à 300 000 emplois/an dédiés en priorité aux jeunes ayant une formation ou jouissant d'une qualification en matière d'agriculture et de développement rural. Par ailleurs, sur les 41 milliards de dinars de dettes des agriculteurs, l'Etat en a effacé plus de 37 milliards de dinars, soit 77 000 bénéficiaires à raison de 450 000 DA chacun.