L'équipe chargée au MJS du dossier de la professionnalisation du football national nous a reçus, hier, au ministère de la Jeunesse et des Sports, pour faire un constat de ce qui a été réalisé jusque-là dans ce projet et apporter des précisions sur la lenteur de certaines procédures liées à l'engagement de l'Etat dans l'accompagnement des clubs. M. Hocine Kennouche, directeur des sports au MJS, soutient que la tutelle, “contrairement à ce que pensent certains, a entrepris des démarches dans le but de mener au mieux ce projet, et elle est sur la bonne voie”. “Les gens qui veulent que ce projet soit concrétisé rapidement se trompent énormément. Il y a tout un chemin à parcourir et des textes à élaborer pour que tout soit mis en œuvre. Jusqu'à maintenant, le MJS a fait tout son possible en élaborant les projets et les textes. On refuse d'aller dans la précipitation. Je peux vous dire qu'au vu du travail colossal fait par tout le staff du ministre, j'estime que nous sommes à jour. Le professionnalisme se construit avec l'aide de tout le monde. C'est un grand défi. Et pour le moment, nous sommes sur la bonne voie. Il faut que les gens sachent qu'on ne peut agir en dehors de la loi. Nous sommes régis par des textes que nous devons impérativement respecter. Tout est élaboré dans un cadre juridique bien défini, pas de place à l'improvisation. L'Etat a engagé des fonds considérables, il faut que cela soit traduit sur le terrain par une batterie de mesures. Je peux vous dire en toute modestie que c'est une grande performance qu'on a réalisée à ce jour en un laps de temps très court. On doit savoir qu'on a agi conformément aux lois de la République. Il y a une volonté politique réelle pour transcender toutes les difficultés inhérentes à ce dossier”, nous dit Kennouche. Et de poursuivre : “Le professionnalisme est une politique nationale, un défi à gagner et à relever. Ceux qui veulent nous décourager se trompent, ils ne peuvent pas, car on est armé d'une réelle volonté de réussir notre pari. Au MJS, on sait où on met les pieds, nous ne visons pas le court terme, mais le futur qui sera radieux pour l'Algérie. Dans quatre ans, la physionomie sportive va complètement changer. Tout est fait d'une manière très rationnelle et lucide. Toutefois, le professionnalisme n'est pas une fin en soi, on veut lui assurer une pérennité.” Questionné sur les revendications des présidents de club faites lors de leur réunion tenue le 21 février à l'hôtel Mercure, le directeur des sports explique que “les gens veulent avoir l'argent sans garantie. Vous savez que pour avoir les 100 millions de dinars que l'Etat débloquera aux clubs, il y a des conditions à remplir. Il servira à l'investissement et pas à autre chose. Ce compte spécial d'affectation aux clubs n'est pas encore signé par le Conseil interministériel, d'où l'impossibilité des clubs à l'empocher. Même situation pour la convention d'Air Algérie que nous avons signée (il nous exhibe une copie du contrat) le 15 janvier, elle ne peut entrer en vigueur que lorsque ce fonds sera signé par le Conseil interministériel. En ce qui concerne les bus, à ce jour, nous avons reçu seulement sept dossiers de clubs sur les 32 qu'on a demandés. Concernant les assiettes foncières, nous avons fait, à notre niveau, le nécessaire. Le MJS n'a pas les prérogatives de saisir les walis pour les obliger à céder des parcelles de terrain. Néanmoins, on a eu déjà 17 clubs qui ont bénéficié de parcelles”. À propos des informations faisant état d'un certain froid dans les relations entre le MJS et la FAF, M. Kennouche les dément catégoriquement. “Il n'existe aucune guéguerre entre le MJS et la FAF, comme le pensent certains. C'est complètement faux. Les deux parties sont animées d'une réelle volonté de réussir leur projet commun de football. La FAF est notre partenaire, nous travaillons conjointement pour le bien de cette jeunesse et cette discipline. On a demandé à la FAF plus de rigueur dans le suivi des opérations du professionnalisme, sans plus. Il n'existe aucun problème entre nous”, conclut-il.