L'offre de partenariat a été présentée au président de la République. Les Américains sont intéressés par le projet de l'autoroute Est-Ouest. Le président de la République, lorsqu'il a rencontré les hommes d'affaires et chefs d'entreprise américains, en marge de la 58e assemblée générale des Nations unies, a reçu une offre pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest à péage, par un mécanisme de Build Operate and Transfer (BOT) de l'International Infrastructure Consortium (IIC). C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le docteur Liès Goumiri, représentant en Algérie du Conseil d'affaires algéro-américain (US-ABC), lors d'une conférence-débat organisée par le quotidien El Moudjahid. L'architecture du projet a été présentée par la société américaine d'engineering, Genesis International qui, dans le cadre d'un accord avec le ministère des Travaux publics, s'est engagé à constituer un consortium international qui réunisse les capacités d'engineering, de construction, financières et le closing juridique pour présenter une offre de BOT avant le 30 septembre. Le consortium, dira M. Goumiri, fera appel aux plus grands groupes financiers d'engineering et cabinets d'avocats ainsi que des sociétés de réalisation, de services et d'équipements de 13 pays. En fait, le consortium propose de réaliser le projet d'autoroute Est-Ouest en partenariat avec l'Etat algérien, dans une sorte de joint-venture avec partage de risques et de bénéfices. Une implication des autorités publiques est nécessaire pour solutionner les nombreux problèmes administratifs. De plus, des subventions doivent être mises en place pour ajuster le péage à un prix acceptable par les usagers et pour donner au projet une rentabilité attrayante pour les investisseurs. “C'est la seule voie logique, pragmatique, réaliste pour réaliser ce projet” soutient le responsable en Algérie de l'US-ABC. Les Chinois, les Français, les Italiens, les Sud-Africains et les Malais sont intéressés par le projet, mais, du point de vue de M. Goumiri, “aucun de ces pays ne peut, à lui seul, réussir un BOT de 1 200 kilomètres d'autoroute en 5 ans”. Du coup, selon lui, “ce consortium reste le plus crédible”. Sans donner les détails de l'offre, contenant 17 documents et 13 annexes, remise par le consortium au président de la République, Liès Goumiri affirme que IIC, pour financer ce projet, fera appel au marché des capitaux et effectuera une titrisation du segment existant de 300 kilomètres. “Il ne s'agit pas d'endettement du pays, mais au contraire d'obtenir, aujourd'hui, les revenus prévisionnels sur les 30 années d'exploitation” explique l'orateur. En d'autres termes, ce projet ne fera pas appel aux garanties du Trésor. Liès Goumiri est convaincu que la réalisation de l'autoroute Est-Ouest pourra générer des milliers d'emplois et augmenter la croissance de un à deux points. Le conseil d'affaires algéro-américain souhaite tout de même voir la coopération entre l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique dépasser le secteur des hydrocarbures. Goumiri évoque l'agriculture, particulièrement les cultures en terres arides. Il y a aussi les télécoms, l'habitat et les finances. Des rencontres sont prévues pour discuter des opportunités d'investissements dans ces secteurs. En octobre prochain, une rencontre aura lieu à Chicago et concernera le secteur de l'agroalimentaire, les technologies d'information en mars 2004 et les services financiers en mai 2004 à New York. Décembre prochain, une délégation de US ABC sera à Alger pour discuter des conditions de mise en œuvre d'un accord de libre-échange. L'expérience USA-Mexique, présentée d'ailleurs en mars 2003 à Alger au niveau de l'hôtel El-Aurassi, pourrait servir de canevas d'approche. M. R.