“La situation présente reste marquée par des revendications de natures multiples, ce qui suppose la mise en place d'une stratégie à hauteur des aspirations de notre société. Le traitement de cette question épineuse objet d'une mobilisation des institutions de l'Etat ne serait perçue sous le seul angle de la dépense publique qui ne fait pas le développement et encore moins le développement durable.” C'est par cette déclaration que Khelil Abdelkader, délégué au développement auprès du ministère de l'Intérieur, a abordé la question de la bonne gouvernance lors d'une journée d'étude qui s'est déroulée ce mardi au siège de l'APW qui a regroupé l'ensemble des membres de l'exécutif de la wilaya ainsi que les P/APC des 28 communes. Selon le conférencier qui a invité implicitement élus et commis de l'Etat à rompre avec la langue de bois, les solutions sont à rechercher dans une démarche intelligente de la mobilisation des moyens et de l'implication des usagers des politiques publiques, en l'occurrence les citoyens et les partenaires socioéconomiques donnant ainsi un sens aux principes de la bonne gouvernance. “Il s'agit d'anticiper en procédant à une mutation profonde dans notre manière d'agir, de programmer, de réaliser, de communiquer, de soutenir les populations à risque, de former, de gérer, de se projeter sur l'avenir d'une manière générale de gouverner. Nous sommes donc interpellés sur notre manière d'apporter des réponses adaptées aux questions récurrentes exprimées par les citoyens et d'agir dans le sens de la République”, devait-il préciser. De son côté, Mme la wali qui s'est exprimée lors cette rencontre a mis le doigt sur la plaie en dressant un véritable réquisitoire contre la concentration des pouvoirs de décision au niveau central qui pénalise les collectivités. “Contrairement aux années 1970, le wali ne peut même pas désigner un chef de service dont la proposition reste tributaire de l'avis de la centrale après trois mois d'attente. Aussi, des dossiers traînent parfois pendant trois mois entre la wilaya et Alger.” Sur sa lancée, le chef de l'exécutif qui s'est débarrassée de la langue de bois, ira jusqu'à accuser ceux qui sont derrière les obstacles “et qui sont en haut lieu”. Elle cite comme exemple les 26 bibliothèques réalisées dans la wilaya qui ont coûté au Trésor public la bagatelle de 12 milliards de DA et qui attendent leur inauguration faute de l'affectation d'un encadrement et des équipements. “Le retard de leur exploitation décrédibilise l'Etat au yeux du citoyen”, fait remarquer Mme Zerhouni. Aussi, selon le délégué au développement, la gestion urbaine reste intimement liée à la notion d'équilibres entre villes et campagnes. Enfin, au sujet de la ressource humaine qualifiée, elle suggère la mise en place au niveau des wilayas d'un panel d'experts qui pourraient associer les universitaires, des bureaux d'études et des entreprises d'engineering pour mener les travaux de réflexion et de prospective sur des investissements en rapport avec le développement durable.