Les Nations unies ont réduit drastiquement leur équipe internationale en Irak, qui est passée de plus de 650 personnes à moins de cinquante, après deux attentats à la bombe en un mois contre leur siège à Bagdad, alors que Washington va présenter une nouvelle version de sa résolution à l'ONU. Les Etats-Unis ont indiqué qu'ils s'apprêtaient à présenter au Conseil de sécurité un projet révisé de résolution sur l'Irak visant à préciser "l'horizon politique" pour ce pays, suite à de nombreuses demandes pressantes dans la communauté internationale. Lundi, plusieurs attaques ont eu lieu contre des convois américains à l'ouest de Bagdad, où un soldat américain a été tué dans une attaque près de Falloujah, selon une porte-parole militaire américaine. Un enfant de 10 ans a également été tué par des tirs américains lors d'une manifestation antiaméricaine près de Kirkouk. La veille, un responsable irakien, Jalaleddine Al-Saghir, un chiite, impliqué dans le processus d'élaboration d'une nouvelle Constitution, a échappé à une tentative d'assassinat près de Bagdad, mais l'attaque a coûté la vie à son garde du corps. L'ONU a commencé à retirer son personnel d'Irak après l'attentat d'août. Le 25 septembre, le Secrétaire général de l'Organisation Kofi Annan a ordonné une nouvelle réduction des effectifs, à la suite d'un nouvel attentat qui a coûté la vie à un garde, le 22 septembre. Selon le porte-parole de l'ONU Fred Eckhard, "moins de 50" employés expatriés se trouvent encore George W. Bush est sous pression politique croissante pour obtenir davantage de contributions étrangères, en troupes et en argent, son administration a indiqué qu'elle présenterait un projet de résolution remanié au Conseil de sécurité, sur la création d'une force multinationale sous mandat de l'ONU et commandement américain. Ce projet remanié viserait "à répondre de plusieurs manières au souhait d'autres gouvernements d'avoir une idée de l'horizon politique" en Irak, allusion notamment aux demandes de pays membres du Conseil de sécurité comme la France, l'Allemagne ou la Russie, a déclaré le porte-parole du Département d'Etat, Richard Boucher. De nombreux pays reprochent au projet initial de ne pas donner de perspective précise pour un retour à une souveraineté irakienne à Bagdad, et de continuer à attribuer un rôle limité à l'ONU. Les ministres européens des Affaires étrangères, réunis lundi à Bruxelles, se sont prononcés pour un transfert de souveraineté aux Irakiens sur la base d'un "calendrier réaliste ". Trois pays arabes, la Syrie, l'Egypte et l'Arabie Saoudite, ont plaidé lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU pour un transfert de souveraineté rapide en Irak, y voyant le meilleur moyen d'enrayer la spirale de violence et d'instabilité. Cette nouvelle mouture du projet américain doit clarifier "un processus politique dont nous voulons tous qu'il aboutisse à un plein transfert d'autorité, en vue d'une souveraineté du peuple irakien sur l'Irak ", a déclaré M. Boucher, souhaitant que ce texte puisse être formellement adopté avant une conférence des pays et institutions potentiellement donateurs d'aide économique à l'Irak, prévue les 23 et 24 octobre à Madrid. Armes de destruction massive irakiennes Blair a menti, selon 59% des Britanniques Le Premier ministre britannique Tony Blair a menti sur la menace irakienne, avant l'entrée en guerre contre le régime de Saddam Hussein, selon 59% des personnes interrogées dans le cadre d'un sondage publié mardi dans The Independent et réalisé ce week-end par l'Institut NOP. La majorité des personnes interrogées ne veulent pas pour autant le départ de Tony Blair de Downing Street ; seuls 41% demandent sa démission, contre 52% qui désirent le voir rester au pouvoir. De même, ce mensonge de Tony Blair ne semble pas avoir réellement atteint le Parti travailliste, réuni en congrès annuel dans la station balnéaire de Bournemouth (sud de l'Angleterre) depuis dimanche et devant lequel le Premier ministre devait délivrer un discours mardi, en début d'après midi. Ainsi, 38% des personnes interrogées par l'Institut NOP ont encore l'intention de voter Labour, loin devant les Conservateurs (29%) et les Libéro-démocrates (27%). Bonne nouvelle également pour Tony Blair : le Parti travailliste ne récolterait qu'un point de plus (39%) s'il était mené par Gordon Brown, le ministre de l'Economie et des Finances, seul concurrent crédible à l'actuel Premier ministre au sein du Labour.