Résumé : Nacéra remarque l'air préoccupé de Fettouma, et met le tout sur le grand évènement qui devrait avoir lieu le lendemain. Mais elle sentit, aussi, que quelque chose d'autre torturait l'esprit de son amie, et voulut en avoir le cœur net, en l'invitant à prendre un thé chez elle. 100eme partie Fettouma but son thé à petites gorgées tout en regardant autour d'elle. Pour la énième fois, elle se répète que Nacéra avait beaucoup de goût et que la décoration de la pièce n'avait rien à envier aux plus grands salons des hôtels de luxe. Nacéra dépose sa tasse et s'étire : - J'ai un mal de dos qui me pousse à croire que le temps va changer… - Hein ? Nacéra éclate de rire : - Oui. Cela peut te paraître ridicule et incroyable, mais je t'assure que tous ceux qui souffre de rhumatisme comme moi sentent ces changements plusieurs heures à l'avance. D'ailleurs je me trompe rarement, quand je prévois ces petites réactions imprévues de la nature. - Eh bien Nacéra, tu m'apprends encore des choses sur toi. Mais enfin, pourquoi ne demande-tu pas à Rachid de t'ausculter, peut-être pourra-t-il te prescrire un anti- inflammatoire ou un antalgique pour te soulager. Nacéra secoue la tête d'un air détaché : - Laisse tomber tout ça. C'est les séquelles du maquis ma chérie. J'y suis habituée depuis le temps. Je supporte mieux la douleur physique, c'est plutôt la douleur morale qui me torture. Quand je pense à toutes ces horreurs vécues, il m'arrive de perdre le sommeil pendant plusieurs jours. Elle sourit comme pour tirer un trait sur tout ce qu'elle venait de débiter : - Dis-moi plutôt ce qui te préoccupe Fettouma…. Cette dernière dépose sa tasse de son côté, et prend une longue inspiration avant de lancer : - Tu ne vas pas le croire. - Hein ? Je ne vais pas croire quoi Fettouma ? - Tu ne va pas croire ce que je vais te dire. - Et pourquoi donc.. ? - Parce que… Parce que… Oh ! je ne sais plus par quoi commencer, alors que j'ai passé la moitié de la nuit à me répéter que nous sommes après tout bien plus que de simples amies et qu'aucun protocole n'est nécessaire entre nous. - Mais parfaitement Fettouma. Je ne te suis pas. De quoi voulais-tu donc me parler, et pourquoi hésites-tu à lâcher le morceau ? - Cela va peut-être te paraître insensé mais tant pis, je vais lâcher le morceau puisque tu y tiens et sans protocole. - J'attends. Fettouma prend encore une longue inspiration avant de lâcher : - Nacer veut demander la main de ta nièce Naïma… Voilà. Tu connais tout maintenant. Nacéra de surprise laisse tomber sa canne. Elle regarde Fettouma, puis éclate de rire. Un rire si communicatif que Fettouma s'y met de son côté, et elles se mirent toutes les deux à rire si fort et à gorge déployée, que Mériem qui les entendit de l'autre côté de la cour, vint aux nouvelles : - Que se passe-t-il donc ? Pourquoi riez-vous tant toutes les deux ? Nacéra tendit son index vers Fettouma, et cette dernière, fait la même chose envers elle, sans pouvoir prononcer un mot, ce qui redoubla leur hilarité. Un temps que Mériem trouva infini, avant que les deux femmes ne reprennent leur sérieux. (À suivre) Y. H.