Malgré les moyens déployés par l'Etat, beaucoup reste à faire pour cette frange de la société qui crie à la marginalisation en l'absence des mécanismes incitatifs en mesure d'améliorer un tant soit peu son quotidien. La présence marquante des associations pour personnes handicapées à la cérémonie de célébration de la Journée nationale du handicapé, organisée par l'école de jeunes sourds, conjointement avec le centre médicopédagogique pour enfants inadaptés mentaux et à laquelle sont conviées toutes les autorités de la wilaya, a été une occasion pour rappeler ces dernières sur les importantes préoccupations du handicapé et ses problèmes. En effet, et nonobstant les moyens déployés par l'Etat, beaucoup reste à faire pour cette frange de la société qui crie à la marginalisation en l'absence de mécanismes incitatifs en mesure d'améliorer un tant soit peu son quotidien. Cependant, le problème le plus accablant demeure celui de l'appareillage en l'absence d'une unité de fabrication d'appareils et accessoires pour personnes infirmes à Tamanrasset. Le manque d'accessibilité et la nature des terrains de cette wilaya aux reliefs pierreux ont davantage compliqué leur situation, particulièrement pour les handicapés moteurs qui mènent une vie déplorable compte tenu de la fragilité de leurs appareils. Leurs renouvellement et réparations sont actuellement assurés par l'unité de Touggourt, dépendante de l'Office national d'appareillage et d'accessoires pour personnes handicapées, qui envoie périodiquement des techniciens en visite médicale pour la prise de mesures, l'essayage ou la livraison définitive des appareils. Sauf que pour y prendre connaissance et informer les handicapés recensés, il faut donc mener une vaste opération médiatique, outre les convocations adressées aux intéressés. Pour ceux qui ont manqué l'information de cette visite, ils n'ont qu'à prolonger leur attente et prendre leur mal en patience. Avant, relate-t-on, il y avait une annexe de fabrication implantée à El-Kseur, ayant fermé ses portes en faisant banqueroute. Pour plus d'explications, nous avons contacté un retraité dudit office qui nous a dit que “la fermeture de l'unité de fabrication en question était due à des raisons purement financières justifiées par les bilans déficitaires réalisés alors avec un nombre de handicapés insignifiant par rapport aux objectifs tracés”. “Mais la situation n'est plus la même, souligne A. Batrouchi, présidente de l'Association de revendication et de défense des droits du handicapé à In Salah. Car, sur le plan des structures, la wilaya a connu beaucoup de progrès. Aussi, le nombre de personnes handicapées est, après douze années, beaucoup plus important que l'on ne peut satisfaire avec de visites médicales sporadiques de deux à trois jours. La présence du wali nous est une opportunité à saisir pour lui demander l'affectation d'une structure à ces techniciens appareilleurs afin de travailler en permanence à Tamanrasset en saisissant la tutelle et les responsables concernés qui, de leur côté, procèdent à une étude de rentabilité sur un produit fabriqué et livré localement avec un prix de revient inférieur que si l'on y additionne les charges de transport.” Même son de cloche chez les associations des handicapés moteurs et des sourds-muets de Tamanrasset qui voient dans ce geste, salvateur à plus d'un titre, une solution idoine au mutilant problème dont ils souffrent éperdument.