La commission chargée d'enquêter sur la corruption sous le régime du président déchu Hosni Moubarak a convoqué Gamal Moubarak, le fils cadet de l'ex-chef d'Etat, la semaine prochaine, a annoncé hier un journal d'Etat. La commission interrogera Gamal, qui apparaissait comme le successeur désigné de son père, “sur les plaintes déposées contre lui, selon lesquelles il se serait enrichi” illégalement, a indiqué Al Ahram. La commission a également convoqué vendredi l'ancien chef de cabinet de Hosni Moubarak, Zakaria Azmi. Après près de 30 ans de règne sans partage, Hosni Moubarak a été contraint de quitter le pouvoir le 11 février à la suite d'une révolte populaire. Il a laissé le pouvoir au Conseil suprême des forces armées. Les autorités militaires ont annoncé mardi leur décision de former une commission pour enquêter sur la fortune de Hosni Moubarak dans le cadre d'une investigation globale sur la corruption. M. Moubarak et sa famille proche se trouvent à Charm El-Cheikh, une station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge. Placés en résidence surveillée, ils sont interdits de quitter le pays et leurs avoirs en Egypte ont été gelés. L'ex-président est accusé d'avoir amassé une fortune considérable. La presse égyptienne a fait état de comptes secrets dans les banques du pays, y compris des dépôts de l'ordre de centaines de millions de dollars au nom de son épouse, de ses fils Alaa et Gamal et de leurs épouses. Plusieurs ministres de M. Moubarak et hommes d'affaires proches de l'ancien régime ont été arrêtés, interdits de quitter le territoire et ont vu leurs avoirs gelés. Certains doivent être jugés prochainement, la plupart pour fraude et malversations financières. Des sources judiciaires ont fait état mercredi de l'arrestation de Mohammed Ibrahim Souleiman, ministre du Logement jusqu'en 2005. M. Souleiman a été arrêté à son domicile sous l'accusation de malversations. La lutte contre la corruption était l'une des principales exigences des contestataires en Egypte. R. I./Agences