Un voyage musical, un échange culturel, une fusion harmonieuse et une rencontre inédite. Ce sont-là les ingrédients exaltants du menu de la soirée proposée par l'ambassade de Turquie en Algérie et l'Office Riadh El-Feth (Oref). En effet, dans le cadre de “la célébration des bonnes relations entre les deux pays”, l'ensemble Halil Karaduman a fait une escale à la salle Ibn Zeydoun, pour se produire avec le groupe algérien Ibnou Sina. Les compositions de Halil Karaduman se sont mêlées aux sonorités et autres standards algériens. C'est aux environs de vingt heures que les deux formations ont fait leur apparition sur scène. Le maître du qanoun, Halil Karaduman, et ses musiciens (violon, luth, percussion et chanteuse) se sont installés à côté de Mohamed Saadaoui du groupe Ibnou Sina. Ces derniers étaient munis d'un luth arabe, d'un violon alto, d'un percussionniste et accompagnés d'une chanteuse. Tous ensemble, ils ont revisité le riche répertoire des deux pays. Dès les premières notes, les spectateurs ont été embarqués par les belles sonorités, la grande harmonie entre les deux formations, et les voix enchanteresses des deux chanteuses. Dans le but de favoriser l'échange et de montrer la richesse de chacune des cultures, l'ensemble turc a interprété des standards algériens, et le groupe algérien a repris quelques tubes turcs. L'ensemble Halil Karaduman est composé de Halil Karaduman soliste, compositeur, chanteur et musicien de qanoun. Ce virtuose a acquis au fil des années une renommée internationale et a été élu comme meilleur joueur de qanoun au monde. Ayant travaillé avec des vedettes étrangères et turques, le musicien a produit six albums. Cet interprète de génie prépare un livre sur le qanoun et enseigne le jeu sur cet instrument dans plusieurs pays. Quant au groupe algérien Ibnou Sina, il a enregistré un album intitulé Méditerranée, dans lequel on retrouve un cocktail de musiques algérienne, turque, arabe et orientale, avec pour objectif l'arrivée à “une nouvelle forme d'expression musicale méditerranéenne”. Par ailleurs, les deux ensembles ont offert un très beau moment musical, grâce surtout aux deux voix féminines de l'orchestre : Aylin Sengün Tasçi et Madjda Bencharif. Elles ont revisité, pour le plus grand bonheur des présents, quelques titres phares du répertoire algérien, notamment Qom Tara (un standard andalou), Ya Rayeh (de Dahmane El-Harrachi) ou encore Leyla, de Halil Karaduman. Hana Menasria