Les étudiants de l'Ecole d'architecture de l'université Usto-MB sont sortis dans la rue, jeudi, pour exprimer leur mécontentement. Les étudiants ont choisi de protester en restant sur les trottoirs espérant ainsi mener à terme leur marche. Mais la marche a été violemment dispersée à hauteur du boulevard menant vers le quartier les HLM. En effet, le renfort des policiers a tôt fait de s'en prendre aux étudiants pour empêcher ces derniers de poursuivre leur progression au niveau du jardin du quartier de l'Usto. Les coups de matraque ont ciblé sans distinction étudiants et étudiantes. Les manifestants, qui s'évertuaient encore à crier “massira silmia”, ont tenté de se soustraire aux coups et aux arrestations d'une rare brutalité en se réfugiant sur les trottoirs d'en face. Une étudiante a été frappée par deux agents de police. Plusieurs de ses camarades ont été touchés au visage, sur la nuque et au ventre assenés par des coups de matraque violents. Parmi les étudiants touchés et qui, selon les témoignages, portent des traces et des hématomes, des plaintes doivent être transmises à la LADDH à la demande des victimes. Ce ne sont pas moins de 13 étudiants, dont 2 étudiantes, qui ont été arrêtés lors de la dispersion de la marche. Mais pour les autres, refusant de partir sans leurs camarades embarqués dans les fourgons de police, ils parviennent tant bien que mal à se regrouper à nouveau, contraints de former un petit cercle entouré des policiers qui, pour leur faire peur, sont restés presque collés à eux, frappant dans leurs mains avec leurs matraques. C'est à cet instant que ces étudiants et étudiantes ont eu la plus belle des réactions, tous se mirent alors debout se tenant par le bras en formant une chaîne et la tête haute entonnèrent alors l'hymne national d'une seule voix. Durant une heure, ce face-à-face fait de larmes, de colère et parfois malgré tout de tentative de dialogue avec certains policiers se poursuivra, jusqu'à la libération de l'ensemble des interpellés qui furent accueillis par des applaudissements et des youyous. Par ailleurs, les étudiants de l'Institut de maintenance industrielle ont observé un sit-in et bloqué l'accès de l'ex-IAP à Es-Sénia. Ces étudiants sont, eux aussi, en grève depuis plus de deux mois, tout comme leurs camarades de l'Institut des télécommunications d'Oran. D. LOUKIL