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Urgence de la protection et multiplication de l'arganier de Tindouf Son huile est précieuse pour la santé, l'agroalimentaire et les produits cosmétiques
Il a été décidé de s'inspirer des expériences étrangères, de la création de d'aires protégées et de pépinières, de lancer une série de recherches et d'organiser un colloque international sur cette espèce végétale. L'année 2011 est décrétée par les nations unies comme étant l'année internationale des forêts et Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, compte bien exploiter cette opportunité pour faire valoir notre patrimoine. Son déplacement, dimanche dernier dans la wilaya de Tindouf pour clôturer la conférence nationale sur l'arganier, dénote de cette volonté de faire revivre cette ressource dont l'huile est précieuse dans le domaine médical (prévention contre le cancer, des maladies inflammatoires et cardiovasculaires). L'arganier est un arbre endémique du Sahara nord occidental et occupe en Algérie une aire d'environ 90 000 ha au nord-ouest de la wilaya de Tindouf où il représente, malgré sa faible densité, la seconde essence forestière, après l'acacia. Son huile est également utilisée comme additif pour les industries agroalimentaire pharmaceutique et cosmétique. Chérif Rahmani n'a pas hésité d'associer à cette initiative les ministères de l'agriculture à travers la direction des forêts, l'enseignement supérieur (chercheurs) et surtout les autorités locales de Tindouf, seule wilaya qui abrite cet arbre dont l'huile fait le bonheur des commerçants marocains et ajoute une valeur certaine à leur économie. Mais au-delà de l'aspect commercial, l'arganier a d'autres vertus bénéfiques sur le plan écologique et physiologique étant le plus adapté aux régions arides et semi-arides. C'est un excellent fixateur des sols et se dresse en rempart contre la désertification. D'où des recommandations des spécialistes qui plaident pour classer l'arganeraie de Tindouf en aire protégée et interdire la transhumance au niveau des périmètres (Touaref Bou-Aam, Merkala, Targant), l'exploitation rationnelle de l'eau de la nappe phréatique afin d'éviter l'abaissement du niveau piézométrique sous la réserve naturelle et l'établissement d'un plan de suivi et d'évaluation des actions d'extension du patrimoine et la maîtrise des mécanismes de régénération. Aux côtés du Chater Abdelhamid, wali de Tindouf visiblement ravi qu'on daigne enfin prêter attention à cette ressource naturelle, Chérif Rahmani ne s'est pas fait attendre pour prendre des décisions à même d'impulser une dynamique qui place le citoyen au cœur de toutes les actions. “Le 10 avril est désormais décrété comme étant la journée de l'arganier”, annoncera-t-il, contre toute attente et d'enchaîner sur la création d'une pépinière et une zone protégée de l'arganier qui seront financées par le fonds de l'environnement et la Fondation Déserts du monde, présidée par le ministre en personne. Il est question aussi de la mise sur pied d'un groupe de travail pour préparer la tenue d'une rencontre internationale sur l'arganier. M. Rahmani a, par ailleurs, mis à profit sa présence dans la wilaya pour inspecter le projet de parc des loisirs de Oued M'heya, à 20 km de Tindouf, et dont les travaux tirent à leur fin. Il se rendra ensuite dans la nouvelle ville de Tindouf pour s'enquérir de l'état d'avancement des travaux du nouveau siège de la Direction de l'environnement et de la réalisation de Dar Dounia (maison de l'environnement), pour un coût de plus de 53 millions de dinars et dont les travaux sont à 90% d'avancement. Il s'est rendu également à la pépinière d'oued Djezz, d'une capacité de production annuelle de 150 000 plants de différentes espèces. Sur les lieux, M. Rahmani a exhorté les responsables locaux de s'inspirer des expériences étrangères pour la préservation et la valorisation de cette espèce. Il soulignera, à ce propos, que “l'arganeraie régresse en termes de superficie et surtout de densité”. Il en veut, pour preuve, sa chute passant de 100 arbres à l'hectare à seulement 20 arbres/ha d'où la nécessité de prendre des mesures urgentes pour lutter contre sa dégradation et mettre un terme à la multiplication des pâturages anarchiques en vue de sa régénération.