M. Kadri (industriel) : “Franchement, le secteur productif souffre de l'environnement” “Pour moi, c'est l'occasion de dire tous mes désappointements et les péripéties que rencontrent les vrais producteurs qui tiennent à leurs usines, à la sauvegarde de l'emploi et au développement de la production nationale. Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'entreprise productive souffre de l'incompréhension et de la méfiance, à travers les barrières de toute sorte, des tracasseries administratives et des décisions de blocage face à un environnement extérieur très agressif et qui évolue à une vitesse très grande. Au lieu de nous écouter, on nous tourne le dos. Comment voulez-vous suivre cette évolution et se retrouver si on est ligotés de l'intérieur et impuissants vis-à-vis de l'extérieur dans un monde qui évolue à une vitesse vertigineuse ? Nous perdons énormément d'opportunités dans nos transactions. Cela se chiffre à des sommes colossales. Une simple opération qui doit durer une semaine prend chez nous des mois. Comment voulez-vous vous retrouver dans un système boursier extérieur qui ne pardonne pas en lui opposant un système bureaucratique des plus fermés. Il faut choisir entre l'économie de bazar et l'informel, et l'économie productive, adaptée à son environnement. Ce n'est pas l'ouverture qui nous inquiète, mais plutôt l'adéquation des décisions qui nous empêchent de découler. C'est dans ce cadre que nous voulons que la voix des producteurs soit écoutée et suivie d'effets. Le discours du Président a évoqué la place qu'il faut donner à l'entreprise. C'est le moment d'agir pour la sauver et lui ouvrir toutes les perspectives en lui enlevant les embûches par la révision de presque toutes les lois qui nous gèrent et la levée des contraintes. Il s'agit de faire une entreprise citoyenne et fiable ayant tous les outils pour faire face à la concurrence et jouer pleinement son rôle dans la relance, et notamment la création de la richesse et de l'emploi.” M. Chami (industriel) : “Passer au concret” “Je veux intervenir en tant qu'industriel et opérateur économique. Le discours du Président a certes souligné l'importance de l'entreprise et donné des orientations pour ouvrir un débat avec les opérateurs. Cela nous donne l'espoir que quelque chose bouge, mais pas assez. Nous attendions du concret avec des décisions, en pensant que nos doléances, maintes fois exprimées pour la défense du secteur productif et la relance de l'économie, allaient être prises en charge. Mais voilà que nous allons tout recommencer. Les choses pressent, et il faut immédiatement procéder à l'instauration de ce dialogue. Nous sommes prêts pour réaffirmer nos doléances et aider à la prise de décision qui va dans le sens de la défense de la production nationales et le développement du pays vers une ouverture réelle et non une économie de bazar, destructrice du tissu industriel. Nous avons l'expérience amère du textile. Nous allons attendre pour voir comment les choses vont se dérouler concernant le passage de l'orientation à l'application.” M. Aggoune Abdelkader, président du Ceimi : “Mettre l'orientation en application” “En tant qu'opérateur et président d'une association patronale, je pense que cette fois-ci, il y a du nouveau, parce que et l'entreprise et l'association ont eu droit de cité en soulignant le rôle et la place de la première et en appelant la deuxième à participer activement à la préparation et la confection des décisions économiques qui nous concernent. Cela répond à nos doléances incessantes pour être écoutés et répondre à nos préoccupations. Nous pensons que le message, de ce point de vue, a été bien perçu. Il nous reste maintenant à mettre cette nouvelle orientation en application sur le terrain, et nous pensons que cela va suivre prochainement.”