Lorsqu'on prend le séisme Sonatrach, l'on constate que les lampistes sont appelés à la barre, tandis que les “politiques” ne sont pas du tout inquiétés. La machine judiciaire s'est mise en branle pour traiter, sans grand tapage, les grosses affaires qui ont défrayé la chronique, comme celle de Sonatrach ou encore celle du port d'Alger. La programmation de ces affaires par la justice obéit-elle à une volonté de la part du pouvoir en vue de donner des gages de bonne foi dans sa lutte contre la corruption ? La justice, étant le maillon essentiel dans la lutte contre la corruption, a-t-elle réellement une certaine indépendance pour décider de la programmation de telles affaires et, surtout, de l'approfondissement des enquêtes touchant de gros scandales ? Pas évident. Lorsqu'on prend le séisme Sonatrach, l'on constate que les lampistes sont appelés à la barre, tandis que les “politiques” ne sont pas du tout inquiétés. Que les dirigeants de la première compagnie du pays aient traficoté, cela relève du domaine du possible, par les temps qui courent, où tout le monde se sert comme il peut. Le ministre de l'époque, Chakib Khelil, pour ne pas le nommer, n'est nullement inquiété alors qu'il contrôlait étroitement les activités de Sonatrach. Le scandale de l'autoroute Est-Ouest est passé par-là. La justice a convoqué des cadres, des lampistes, mais jamais le ministre, Amar Ghoul, pourtant bien visible sur les spots de l'Unique, en train de visiter chaque kilomètre livré ou livrable des tronçons de ce projet. Dans l'affaire du port d'Alger, également, un ancien directeur de l'enceinte est appelé à la barre et pourrait être sacrifié pour laisser “la caverne d'Ali Baba” éternellement dans l'état qui arrange les barons de l'import-import. Il est clair que, dans ces affaires, comme dans tant d'autres, la justice ne fait qu'exécuter, en attendant de disposer de son indépendance. Mais, il serait vain de croire que la lutte contre la corruption se suffise de slogans ou de parodies d'affaires traitées par les tribunaux. Cela entamera davantage le peu de crédibilité dont jouit cette justice et mettra un sérieux doute sur l'ensemble des réformes promises par le président Bouteflika dans son dernier discours.