Le Premier ministre sahraoui, M. Abdelkader Taleb Omar, a fait part de la possibilité de mise en place par les Nations unies d'un mécanisme chargé des droits de l'homme au Sahara occidental. “Selon les informations en notre possession, aujourd'hui, les conditions sont réunies”, pour la mise en place par les Nations unies d'un mécanisme chargé de la surveillance et la protection des droits de l'homme au Sahara occidental, lors de la réunion du Conseil de sécurité, a affirmé M. Taleb Omar au journal italien Europa. Il a rappelé que les dirigeants sahraouis ont demandé à maintes reprises au Conseil de sécurité de mandater la MINURSO (Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) d'assurer le respect des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés, mais “la France a toujours opposé son veto”, a-t-il déploré. “Aujourd'hui, le gouvernement français se présente comme le défenseur des droits de l'homme en Libye et en Côte-d'Ivoire. Je ne crois pas possible que la France dise non cette fois-ci, parce que les droits de l'homme sont les mêmes en Libye et au Sahara occidental”, a souligné le Premier ministre sahraoui. La France avait opposé son veto au Conseil de sécurité de l'ONU, l'année dernière, concernant l'élargissement de la mission de la MINURSO. Si le responsable sahraoui a affiché son optimisme quant à la création de ce mécanisme, il s'est en revanche demandé “qui sera la partie qui s'occupera de la surveillance des droits de l'homme : la MINURSO, le HCR, le Conseil des droits de l'homme ou autre ?” Il a ajouté que si cela arrivait (la création de ce mécanisme), le mérite reviendrait à la lutte pacifique du peuple sahraoui, notamment les militants des droits de l'homme, à leur tête Aminatou Haïdar, et les Sahraouis des territoires occupés qui se sont rassemblés dans le camp de Gdeim Izik, près d'El-Ayoun, pour revendiquer leurs droits.