Hier, le Front Polisario a mis en garde contre « le risque d'escalade et explosion » au Sahara-occidental. A l'origine de cette crainte exprimée par le premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, la poursuite de la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés et l' « absence d'agenda » pour la reprise des négociations. Abdelkader Taleb Omar a exhorté l'ONU à agir, en avertissant que « la répression marocaine est particulièrement intense contre les militants sahraouis des droits de l'homme. » Il invite également « les pays influents et qui suivent la situation dans la région d' intervenir » pour faire appliquer la légalité internationale au Sahara-occidental. Cela sans omettre d'affirmer que le Front Polisario « se prépare à l'option de la reprise de la lutte armée mais ne souhaite pas la guerre ». Tout en déplorant par ailleurs, « l'arrêt du processus de négociations » entre le Front Polisario et le Maroc, entamé en juin 2007, sous l'égide de l'Onu, M. Taleb Omar a réaffirmé qu'un cinquième round de négociations n'est pas encore à l'ordre du jour, tant que l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Peter Van Walsum, est toujours là. Les deux parties au conflit au Sahara-occidental ont tenu depuis cette date quatre rounds de négociations à Manhasset, mais les déclarations du médiateur onusien Peter Van Walsum sur « l'irréalisme » de l'option d'indépendance au Sahara- occidental a fait qu'« il n'y a pas d'agenda pour de nouvelles négociations », a dit le Premier ministre sahraoui. Il a estimé que « la tenue de nouvelles négociations paraît difficile tant que Van Walsum reste », l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu au Sahara -occidental, car il « a violé le principe d'impartialité qui doit caractériser sa fonction ». Le Front Polisario avait dénoncé « l'attitude partisane, injuste et déséquilibrée » du médiateur des Nations unies pour le Sahara-Occidental qui avait déclaré devant le Conseil de sécurité qu'un « Sahara-Occidental indépendant n'était pas une option réaliste ». Cette déclaration, faite le 21 avril dernier, avait suscité une vive protestation des responsables sahraouis. Le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari, avait pour rappel affirmé que l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU « a miné le principe de neutralité et de l'impartialité ». Le premier ministre sahraoui a rappelé hier, la situation dans laquelle se débat le peuple sahraoui, sur le plan des droits de l'homme (répression quotidienne dans les territoires occupés du Sahara-occidental) et humanitaire (stocks au plus bas niveau). Il n'a pas omis en outre, de dénoncer le silence de la communauté internationale. Le responsable sahraoui a également réitéré la décision du Front Polisario de reconstruire les territoires sahraouis libérés, « nous allons donc y faire reconstruire les villes et les villages détruits par les forces d'occupation marocaines », a-t-il déclaré. A noter que M. Abdelkader Taleb Omar était accompagné par une forte délégation sahraouie, composée du président du Parlement sahraoui, Mahfoud Ali Beïba, de quatre ministres et de sept autres hauts responsables du Front Polisario.