Votre excellence, Permettez-nous de nous adresser à votre grandeur et venir très respectueusement solliciter votre haute bienveillance pour une éventuelle intervention relative à l'indemnité de nos commerces situés au rez-de-chaussée de I'immeuble sis au 40 boulevard Rouchai Boualem, Belouizdad, Alger, ébranlé par le séisme du 21 mai 2003. Lors du passage des services techniques classant l'immeuble abritant nos commerces en catégorie rouge, cet immeuble a fait objet de démolition par les services de l'Etat. En date du 25 octobre 2003, nous avons été informés, 24 heures à l'avance, par les autorités de la wilaya, que l'immeuble sera démoli le lendemain, 26 octobre 2003, avec arrêt total de nos activités depuis le jour du séisme. Cette situation a amené mes fils, travaillant au sein de notre boulangerie- patisserie ainsi que d'autres commerçants voisins du même immeuble, à procéder à un constat d'huissier dans l'après-midi du 25 octobre 2003. À minuit, la veille du mois sacré de Ramadhan, nous avons été sommés, avec violence et menaces, de quitter les lieux alors que notre matériel de boulangerie-pâtisserie sera jeté dans la rue qui était de surcroît dans l'obscurité totale du fait de la coupure générale de l'électricité. C'est ainsi que notre matériel a subi de graves détériorations sans que les services concernés de la wilaya se sentent reponsables de quoi que ce soit. Depuis, nous avons adressé plusieurs correspondances explicatives aux différents services de I'Etat à propos de notre situation qui s'aggravait de plus en plus, mais en vain.Par ailleurs, à ce jour, aucune forme d'assistance ne nous nous été réservée par les autorités de la wilaya. À l'exception de quelques propositions de locaux, ne répondant d'ailleurs ni aux normes ni aux besoins de l'activité boulangerie-pâtisserie. Nous avons refusé de les accepter du fait des mesures prises par l'OPGI refusant toute activité au niveau du rez-de-chaussée des immeubles. En outre, il nous a été signifié que l'activité de boulangerie-pâtisserie ne sera ni tolérée ni autorisée. Nous avons, aussi, été mis en demeure par la wilaya d'Alger faute d'obtempérer au choix dicté par elle dans un délai de (08) jours et que tout refus de notre part signifie que notre dossier sera clôturé et considéré comme réglé car ne répondant pas aux normes de l'activité. C'est donc par la contrainte que nous avons été obligés d'accepter des locaux à Dar El-Beïda, cité des 237-Logements, mais qui ne répondent pas aux critères du constat d'huissier établi avant que ma boulangerie-pâtisserie ne soit démolie. Une déclaration d'engagement nous a été signifiée de nous engager à nous acquitter de la mise à prix du local alors que nous sommes bailleur de fonds en tant que sinistrés ouvrant droit au plan Orsec dont les modalités ont été dictées par votre Excellence Monsieur le président de la République. Pour l'affectation du local, il nous a été ordonné de procéder au versement de la somme de 3 548 726,52 DA, avec une mensualité de 18 000 DA pour des locaux remis sans aucune commodité. Monsieur le président de la République, Avant le séisme, ma situation sociale, tout comme celle de ma famille, était des plus confortables, mais maintenant elle est des plus graves et alarmantes. En ce sens qu'avant le séisme, j'étais propriétaire d'une boulangerie-pâtisserie en plein rendement au centre même de la ville de Belouizdad, mais, actuellement, je me retrouve ainsi que mes enfants sans ressources et sans perspective d'avenir. De ce fait, pour faire face aux temps les plus durs de notre exixtence, nous avons été obligés de vendre le matériel, qui était encore déposé à même la rue et soumis aux intempéries, à un prix symbolique. Aussi, à mon âge avancé et atteint d'une grave maladie chronique, je me retrouve ainsi que tous les membres de ma famille, très affecté par cette situation, alors que certains de mes enfants subissent d'endémiques dépressions nerveuses. D'autres se sont retrouvés en chômage de longue durée, au-delà du décès de l'un d'eux laissant derrière lui plusieurs orphelins. Dans l'attente qui me fixerait sur ma situation sociale et comptant sur votre aide qui me sera, j'espère, bénéfique, recevez, Monsieur le Président, l'expression de ma parfaite considération. P. S.: - Ils ont fait de nous ce que le séisme ne nous a pas fait, c'est à dire incapables de résister aux temps durs de la vie. - 4 de mes fils ont fini par partir à l'étranger contre leur gré. - L'un d'entre eux a laissé derrière lui une femme et 2 enfants. - Un autre a fini par revenir au pays mais avec une terrible dépression nerveuse. - En 2004, ma belle-fille est morte d'un cancer me laissant un fils veuf et 3 orphelins - En 2007, mon fils aîné est décédé suite à une crise cardiaque me laissant à charge une veuve et 3 orphelins. - Votre Excellence, M. le président de la République, tendez-nous votre main. Essuyez nos larmes. Rassurez nos cœurs déchirés par la tristesse et le désespoir. - Votre Excellence, homme de paix et de réconciliation, aidez-nous à retrouver un jour notre boulangerie-pâtisserie et avoir une indemnité juste et équitable. Groupe des cinq commerçants sinistrés ex-40 boulevard Rouchaï Boualem Bélouizdad