“La commission de révision de la Constitution est une chambre fermée”, a déclaré Moussa Touati, président du FNA, devant ses militants en assemblée générale tenue vendredi au théâtre communal de la ville de Bouira. Lors de son intervention, le président du FNA est revenu sur les réformes annoncées par le président de la République et, notamment la révision de la Constitution. Pour lui, cette commission n'est pas crédible, et c'est au peuple d'apporter les amendements qu'il juge nécessaires et non à la commission mise en place. Pour Moussa Touati, “les réformes annoncées ne peuvent répondre aux aspirations du peuple. Les réformes seront modelées selon les attentes de ceux qui ont accaparé le pouvoir depuis 1962”. Sur le dispositif mis en place pour le soutien des jeunes pour la création de petites entreprises, M. Touati s'interroge sur les véritables intentions du pouvoir. “Le pouvoir cherche à contenir la colère des jeunes d'une part, et d'autre part, à les impliquer dans le détournement des deniers publics. Des jeunes sans expérience dans la gestion se retrouvent chefs d'entreprise. Des équipements sans rendement ayant contraint les acquéreurs à brader leur matériel”. La politique économique du gouvernement n'a pas échappé aux critiques acerbes de M. Touati. “Il a fermé les entreprises publiques et ouvert la voie aux investisseurs privés. La règle du jeu nécessite le maintien des deux secteurs afin de créer la concurrence non la complicité.” Abordant le sujet des mouvements de protestation que connaissent les pays arabes et maghrébins, le président du FNA a tiré la sonnette d'alarme. “Nous réfléchissons sur les méthodes de sortie de crise. Le pays risque de rééditer l'expérience de la décennie noire. Il faut être civilisé et mener les réformes à bon port. Ceci ne peut se faire que par l'écoute du citoyen. Il faut être au service du peuple et non pas se servir du peuple, comme c'est le cas actuellement pour le régime en place.” Le président du FNA a relevé l'ambiguïté qui entoure le régime algérien entre présidentiel, parlementaire ou semi-présidentiel. Les réformes ne peuvent se faire que sur la base des principes contenus dans la déclaration du 1er-Novembre 54.