Résumé : Suivant le conseil de Mohand, Ghenima retourne chez elle. Dans la cour, elle rencontre Fatiha qui lui révèle que la soirée n'avait pas été de tout repos. Ses frères, comme on s'y attendait, étaient contre la décision de leur père, et ce dernier avait menacé de les expulser de sa maison. 34eme partie Fatiha soupire : - Que Dieu soit avec nous. Je ne sais pas comment cela va se terminer, mais tout ce remue-ménage n'augure rien de bon. - On l'aura voulu. - Eh bien, là-dessus, je suis d'accord avec toi, et toute la famille est contre cette décision. Hommes et femmes, nous sommes tous concernés. À ce moment, on entendit des pas qui s'approchaient. C'était Mokrane qui offusqué était sorti dans la cour. Il jette un coup d'œil autour de lui, puis crache par terre d'un air rageur, avant de sortir en claquant fortement la porte derrière lui. - Il va sûrement se saouler, et venir faire des siennes, murmure Fatiha. La nuit ne sera pas de tout repos. Belkacem était resté auprès de l'âtre, alors que Da Kaci et Zouina étaient remontés dans la soupente. On les entendait encore se chamailler. Ghenima s'approche de son frère les yeux baissés. - Assieds-toi petite sœur, lui dit-il en lui indiquant une natte à côté de lui. Ghenima obéit. Elle s'asseoit auprès de son frère, et garde un silence de circonstance, alors qu'elle brûlait d'envie de crier sa rage et son désarroi. Belkacem lui entoure les épaules : - Notre père a perdu la raison. Elle hoche la tête silencieusement. - Mais, poursuit-il, nous ne le laisserons pas faire. Il est vrai qu'il est le patriarche de la famille, mais il n'est pas exempt d'erreurs. La preuve est là. Ghenima, qui aimait beaucoup ses deux frères, se sentit un peu honteuse d'être la cause d'un différend familial, qui en d'autres circonstances, aurait paru déplacé. Ils avaient toujours été unis, heureux de vivre sous le même toit, et aucun d'eux n'aurait soupçonné qu'un jour, ils allaient vivre tout ce marasme. Ghenima se serre contre son frère, cherchant en lui cette protection que son père lui refusait. Il la tint un moment contre lui, puis chuchote : - Nous ferons de notre mieux Ghenima, pour empêcher cette folie. - Je crois qu'il n'y a plus rien à faire Belkacem. - Pourquoi anticipes-tu les choses ? - Je connais notre père. Et vous connaissez tous Aïssa. - Celui-là ne perd rien pour attendre, il aura une sacrée correction au moment opportun. Ghenima se redresse en tremblant : - Que veux-tu dire Belkacem ? Tu ne vas tout de même pas te salir les mains avec le sang d'un chien. Belkacem hoche la tête : - Lorsqu'un chien est enragé, il faut l'abattre, sinon il propagera sa rage autour de lui. (À suivre) Y. H.