Installés il y a exactement une année, par les forces de Zerhouni dans un climat de violence et contre la volonté populaire, les élus “illégitimes” continuent de susciter la colère de la population. La dissolution de ces Assemblées, exigée depuis une année par le mouvement citoyen et posée même parmi les préalables du dialogue, n'étant pas satisfaite, la CADC a décidé de reprendre la rue en organisant des actions auxquelles la population a d'ailleurs répondu avec énergie. À ce titre, la population d'Irdjen qui n'a pas manqué à ce rendez-vous avec les APC, comme à l'accoutumée d'ailleurs, a observé, dans la matinée d'hier, un sit-in marqué par une forte présence citoyenne et des délégués de la coordination locale et de la CADC. La population de la région, déjà en rogne depuis les révélations faites par les cinq membres réfractaires de l'exécutif et rapportées par plusieurs journaux concernant plusieurs détournements, a procédé, hier matin, à l'occasion du sit-in à la fermeture du siège de l'APC après avoir “chassé” les élus et les fonctionnaires de la mairie. Dans l'après-midi, un meeting populaire a été aussi organisé devant le siège de l'APC de Tizi Ouzou par la coordination locale sous plusieurs slogans, entre autres “non aux élus de Zerhouni”, “plus jamais de gendarmes en Kabylie”. Ce meeting, qui a drainé une foule nombreuse, est considéré par ses organisateurs comme une dernière mise en garde à l'intention des “élus illégitimes” pour quitter cette APC avant de passer à sa fermeture. “Une année de gestion catastrophique nous suffit” n'ont cessé de dénoncer, tour à tour, les délégués de la CADC. Ce meeting qui s'est déroulé en l'absence des forces de sécurité a été aussi une occasion pour les archs de reprendre les actions de rue après une longue accalmie sur le terrain qui fut d'ailleurs interprétée par certaines parties comme un essoufflement du mouvement citoyen. “Le mouvement citoyen est toujours en position de force. Les foules qui se rassemblent à chaque appel des archs et l'élargissement du mouvement de protestation à travers tout le territoire national est édifiant à plus d'un titre”, a martelé Belaïd Abrika tout en insistant sur les principes et les objectifs pour lesquels lutte le mouvement citoyen. Et d'ajouter : “Notre mouvement est maintenant national, sa voix est entendue même à l'extérieur du pays.” Pour reprendre la rue d'autres actions seront entérinées par la CADC à l'occasion d'un conclave extraordinaire prévu, aujourd'hui, à Tizi Rached. SAMIR LESLOUS Les Communes de Béjaïa en Grève Plusieurs communes de la wilaya de Béjaïa ont été paralysées, hier, par une grève du personnel des services techniques et administratifs. Un débrayage de trois jours, enclenché depuis hier, auquel a appelé le Syndicat d'entreprise des communaux (SEC-UGTA) pour “s'opposer à la rétrogradation des vacataires” décidée par “l'inspection de la Fonction publique”. Selon le secrétaire général de wilaya du SEC, 32 communes ont suivi l'appel à la grève. Le SEC estime, dans son appel, que “cette mesure bafoue toute la réglementation en vigueur car, ni le statut actuel de la Fonction publique, ni les statuts particuliers ne permettent à l'administration d'agir de la sorte”. “Des techniciens classés à la catégorie 13 se sont retrouvés maintenant à la catégorie 6/2. C'est l'échelle d'un gardien !”, précise notre interlocuteur. L. OUBIRA