Le président du Forum de Crans-Montana, Jean-Paul Carteron, invité des premières Assises de la société civile organisées par le Cnes, a considéré que la dynamique des sociétés, que ce soit dans la sphère arabe ou en Europe, est le signe de “la fin de la mondialisation inhumaine”. Aussi a-t-il plaidé en parallèle pour une régulation de l'économie au service de l'homme. Fustigeant la mondialisation qui “a déconnecté l'économie du territoire”, la crise financière, les subprimes… sont passées par-là ; il a estimé logique et naturelle la réaction des sociétés contre ce système à l'origine de la crise qui a touché “à un degré ou un autre tous les pays”. Ce qui s'est passé, a-t-il dit, “est une fracture générationnelle”, plus grave que la fracture économique, parlant des réactions “révolutionnaires”. Même s'il reconnaît les effets de la crise, les inégalités dans certains pays d'Europe où l'on vit avec moins de 600 euros par mois, les cas grec, portugais et irlandais étaient totalement absents de son discours. Optimiste pour l'avenir, le président du Forum Crans-Montana a affirmé déceler “une volonté sûre de Bouteflika d'ouvrir un débat que l'histoire rend de plus en plus indispensable en Algérie”. Et d'être rejoint, en plus explicite, par le président de l'Association internationale des Cnes sur la perception de la démocratie au Sud, la démocratie n'étant pas, selon lui, un modèle unique, une recette à appliquer à la lettre. “On n'exporte pas la démocratie.” Elle est une expérience collective de la société. Ce que va tenter de démontrer Michel Kamano, président du Cnes de Guinée et président de l'Ecosoc, à travers la révolution dans son pays. Il y a eu un soulèvement populaire pour le changement de gouvernance qui a conditionné le passage vers la démocratie à l'exclusion des responsables du moment de l'élection présidentielle. Une révolution réussie, pas comme celle louée par la représentante “sociale” de l'UE, la révolution tunisienne, en ce sens qu'elle est principalement populaire, sans chef, ni leader. En définitive, “les invités spéciaux” de M. Mohamed-Seghir Babès n'ont pas apporté de touche particulière, en dehors, peut-être, d'une caution à ce débat où beaucoup de figures rappellent ou incarnent, malheureusement, l'immobilisme. Des responsables d'associations budgétivores, sans assise populaire et fortement arrimées au système.