Cette fois ça y est ! La Croatie deviendra le 28e Etat membre de l'Union européenne en 2013 puisque les chefs d'Etat et de gouvernement en ont décidé ainsi lors de la dernière rencontre de ce type qui vient de se réunir à Bruxelles ces 23 et 24 juin 2011. Bien sûr, l'aide financière à la Grèce a été confirmée à l'occasion de ce Sommet et un nouveau soutien financier devrait être apporté à ce “maillon faible” de l'économie européenne, après le vote des parlementaires grecs. Mardi et mercredi prochains, les députés grecs devraient adopter un plan complémentaire d'économie, décrié par la population, de quelque 28 milliards et demi d'euros impliquant un abaissement du seuil d'imposition, une taxation supérieure du fuel et un impôt de solidarité. La Grande-Bretagne, non membre de l'euro-zone, ne participera pas à cet effort des pays européens mais il faudra passer sous les fourches caudines de ces mesures pour que la manne européenne fournisse de nouveaux prêts à la Grèce exsangue. L'Est n'a pas été négligé au cours de ce sommet. Comme la présidence hongroise s'y était engagée il y a six mois, les chefs d'Etat et de gouvernement ont décidé à l'unanimité, que “toutes les décisions nécessaires” seront prises “pour que les négociations d'adhésion avec la Croatie soient menées à bien d'ici la fin du mois de juin”. Si tout se déroule normalement, et après deux ans de surveillance, la Croatie devrait donc devenir le 28e Etat membre de l'Union européenne le 1er juillet 2013. Enfin, toujours à l'Est, les dirigeants européens ont également donné un signe d'encouragement à la Serbie qui aspire à rejoindre l'Union européenne après l'arrestation de l'ancien chef militaire serbe, Ratko Mladic, recherché depuis de nombreuses années et maintenant transféré au Tribunal pénal international à La Haye. Ce dernier sommet sous présidence hongroise a aussi permis aux dirigeants européens d'entériner la nomination de l'Italien Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) en remplacement de Jean-Claude Trichet. En compensation, les Français ont obtenu l'assurance qu'il conservera une représentation française au sein du directoire. Les yeux de l'Europe ne se sont toutefois pas focalisés à l'Est car la seconde journée de ce sommet a été aussi largement consacrée aux révoltes arabes. C'est ainsi que le président belge du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a assuré ce vendredi que l'Europe entendait bien “continuer à jouer un rôle clé dans les développements historiques qui prennent place en Afrique du Nord et au Moyen-Orient”. “Il y aurait eu un printemps arabe sans l'Europe, mais sans nous, il n'y aura pas d'été arabe”, a-t-il lancé à l'issue de ce sommet européen. Face à cette situation nouvelle, les 27 se proposent pour but de mettre en place un partenariat rénové avec les pays de la rive sud de la Méditerranée en tentant de promouvoir à la fois les réformes démocratiques qui y ont vu le jour et les changements économiques annoncés en faveur des populations concernées. Un beau programme. De belles intentions mais on sait que le processus de Barcelone de 1995 avait aussi pour objectif de changer la donne. Quelques années plus tard, la déception fut grande. Espérons que la nouvelle politique européenne de voisinage en cours de rénovation sera à la hauteur de nos espérances.