L'initiative Nabni a ouvert hier ses portes aux différents acteurs de la société civile, invités à un débat à la salle Franz-Fanon de Riadh El-Feth. Une occasion pour les initiateurs de ce mouvement de revenir sur les objectifs de leur action qui, diront-ils, vise à tirer les enseignements des expériences des différents acteurs de la société civile. Une occasion aussi pour discuter et débattre des 80 mesures proposées par le collectif Nabni. Ainsi, lors de cette rencontre avec des représentants de la société civile, des professeurs, des ingénieurs, des architectes, des membres d'associations ainsi que des journalistes se sont étalés, durant trois heures, à raconter chacun son expérience et dresser un tableau de la réalité de chaque secteur et des aspirations de chacun par rapport à son secteur respectif. Cela dit, le point commun pour ses nombreux intervenants reste leur vision quant à l'avenir de l'Algérie. Car, l'on considère que l'apport des membres actifs de la société civile est indispensable, par le fait qu'ils sont proches des citoyens et peuvent donc proposer de meilleures solutions. “Leurs propositions sont les bienvenues”, dira Najy Benhassine. Ainsi, après une présentation des grands axes du projet Nabni par Elies Chitour, qui est revenu sur les 80 propositions, la parole fut donnée au professeur Chaulet qui a rendu un hommage à cette “initiative citoyenne”. “C'est une nouvelle façon de faire de la politique. Ouvrir le débat est important, car nous avons besoin d'un débat public.” Le Pr Chaulet, qui connaît assez bien le secteur médical algérien, dira que “la santé est un secteur malade”. Pour lui, il ne sert pas de compliquer les choses : “Il faut revenir aux choses simples.” De son côté, le directeur de publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, posera la question à savoir s'il existe une place pour la société civile en Algérie ? Est-il possible aux citoyens de s'organiser de manière autonome ? “Difficile”, dira Omar Belhouchet, face à la police politique et au DRS qui sévissent. Le rôle des associations était aussi au menu de l'intervention du directeur d'El Watan, car, selon lui, des budgets faramineux sont débloqués sans pour autant que ces associations amènent le plus escompté. Cela dit, l'intervenant évoquera quelques tentatives désespérées lors des années 1990, notamment par le biais d'une presse dite “indépendante”. Pour Belhouchet, pourquoi avoir attendu sept ans pour reconnaître les syndicats autonomes, qui, dira-t-il, sont plus représentatifs. “Beaucoup de temps perdu pour enfin les reconnaître”, et de finir en délivrant un message aux autorités : “laissez les citoyens s'organiser de manière autonome.” Car, selon lui, tous les espaces autonomes acquis jusque-là sont le fruit “d'un rapport de force”. Les interventions ont continué, chacun y allant de sa propre expérience jusqu'à l'ouverture du débat. En somme, pour les participants à ce débat, ce ne sont pas les moyens qui manquent, mais plutôt la vision et les idées.