Depuis 1981, année durant laquelle elle avait goûté, pour la première fois, aux délices de la consécration continentale, la Jeunesse sportive de Kabylie a rarement trébuché, et n'a jamais déçu. En vingt et un ans de présence sur la scène africaine, ce club-défi a réussi la prouesse d'inscrire son nom en lettres d'or dans le gotha du foot continental. Avec un capital de cinq coupes africaines toutes compétitions confondues — alors qu'elle s'apprête à ravir une sixième —, la JSK fait partie du cercle très restreint des clubs ayant gagné un trophée continental. Elle est même en passe d'établir un record historique de trois coupes d'affilée. À commencer par cette superbe première finale de la coupe des clubs champions en 1981 que la JSK a brillamment remporté en écrasant (déjà ?) le Vita club du Zaïre par le score sans appel de 4 à 0 avant de lui porter le coup de grâce là-bas chez lui par une banderille assassine signée Belahcene “Chippalo”. Ce fut le début d'une longue épopée qui sera marquée d'une pierre… jaune et vert. 1982. L'union Douala du Cameroun fit les frais de cette JSK triomphante en super coupe d'Afrique. Cette nouvelle épreuve allait être supprimée plus tard par la CAF, mais le club kabyle l'avait déjà étrenné. 1990. L'équipe chère à la Kabylie et à toute l'Algérie tente une autre percée dans la cour des grands après quelques essais infructueux. Les redoutables diables rouges du N'kana Zambien menèrent la vie dure à la JSK en match aller en réussissant à repartir avec un petit retard d'un but. Rares furent alors ceux qui juraient d'un exploit kabyle en terre zambienne. La coupe allait filer entre les doigts. Que non ! Les lions du Djurdjura que furent les Meddane, Saïb, et autres Adghigh et Haffaf ont résisté stoïquement devant les assauts incessants des Red Devils, les obligeant à se contenter de l'unique but d'égalisation. Et l'épreuve des tirs au but allait consacrer la rage de vaincre de la JSK qui arracha pour la seconde fois une coupe hors de ses bases. Ce fut un double exploit. En 1995, la JSK qui était engagée pour la première fois en coupe des coupes, a réussi à offrir à l'Algérie ce trophée qu'aucun autre club n'a gagné jusqu'alors. Coup d'essai, coup d'éclat. Emmenés par le valeureux Djamel Menad, les Moussouni, Hadj Adlane, Hakim Amaouche et autres Meftah et Hamened, surent en venir à bout des Nigérians de Julius Berger qui auront résisté jusqu'à la 35e minute de la deuxième mi temps, qui vit Benchikha, le remplaçant providentiel de Harouni, battre imparablement le portier nigérian. En 2000, la JSK, toujours en quête de nouvelles sensations, fit connaissance avec la coupe de la CAF, créée seulement en 1992. Mais le coup de foudre s'est vite transformé en véritable idylle. La JSK ne veut point lâcher ce trophée. Egyptiens, Tunisiens, Marocains, Ivoiriens et Sénégalais allaient successivement subir la loi des canaris, durant les différentes phases de cette coupe. Novembre 2000, les coéquipiers de Gaouaoui ont tenu en échec le Nadi El Ismaili, en finale aller de la coupe de la CAF, en Egypte, grâce à un bolide signé Bendahmane. Au match retour, les algériens ont réussi une mission presque impossible de garder la cage vide face à une artillerie égyptienne, et ce jusqu'au coup de sifflet final. Les pharaons furent alors battus et abattus face à des canaris qui caracolaient au peloton du foot africain. 2001. Rebelote ! La JSK tenant du titre est allée encore loin dans cette compétition. En finale, elle rencontre une vielle connaissance : l'étoile du Sahel. Grâce à un but en or de Boubrit en match aller en Tunisie, la JSK, au bout d'un suspens incroyable, a pu inscrire l'unique but de Zaffour, suffisant pour ravir une 2e fois consécutive la coupe devant des Tunisiens complètement hagards. Puis vint l'année 2002. Le club le plus titré d'Algérie est au rendez-vous : celui de gagner un trophée pour la 3e fois comme aucun autre club ne l'a fait jusque-là. Une gageure ? Non, impossible n'est pas kabyle. Les Camerounais de Yaoundé, tout auréolés d'un prestige international époustouflant, ont appris à leurs dépens ce ce vendredi que des lions, aussi dangereux soient-ils, peuvent être domptés par des canaris… La saga africaine de la JSK peut alors continuer… H. M.