À chaque fois qu'une initiative de paix est engagée, une flambée de violence embrase les territoires occupés. La rupture de la trêve des groupes radicaux palestiniens a envenimé la situation. Les victimes israéliennes ne sont pas des civils cette fois-ci. Trois soldats d'une patrouille ont été tués dimanche soir près du village de Ein Yabroud, pas loin de la colonie d'Ofra, par des activistes des Brigades des Martyrs d'Al Aqsa. Ce mouvement considéré comme la branche armée du Fatah n'a pas tardé à revendiquer l'attentat. Selon un communiqué de l'armée israélienne, les trois soldats “ont été surpris dans le dos par des Palestiniens qui les ont blessés avant de les achever d'une balle dans la tête avant de prendre la fuite dans une voiture en direction de Ramallah emportant avec eux les armes des trois militaires”. Un quatrième soldat a été grièvement blessé dans cette attaque. Ces morts portent à 3 552 le nombre de personnes tuées depuis le déclenchement de la seconde Intifada en septembre 2 000, dont 2 640 Palestiniens et 846 Israéliens. Dans leur communiqué revendiquant l'action les Brigades des Martyrs dAl Aqsa, affirment : “L'attaque a été lancée en riposte aux massacres sionistes comme à l'encontre de notre peuple et à la démolition des maisons à Rafah.” Elles ont également promis de nouvelles attaques. Comme de coutume, l'armée israélienne n'a pas tardé à lancer quasi-simultanément des raids de représailles qui ont visé Ramallah et Gaza. À Ramallah, siège du président de l'Autorité palestinienne, les militaires israéliens ont rapidement réagi pour tenter de mettre la main sur les auteurs de l'attaque de Ein Yabroud en vain. La radio publique de Tel-Aviv a laissé entendre que par le passé, les activistes palestiniens trouvaient refuge dans le quartier général de Yasser Arafat, dans le but d'accabler le leader de l'OLP. À Gaza, trois raids aériens, avec avions et hélicoptères, ont été menés très tôt hier matin. Le premier a visé, d'après le général israélien Moshé Kaplinsky, une cache d'armes située à proximité de la maison d'un dirigeant du Djihad islamique, Abdallah Al-Chami. Douze Palestiniens, dont au moins deux enfants, ont été blessées dans ce raid à coup de missiles. Plusieurs avions de chasse ont participé à l'opération. À peine cette première attaque achevée, soit deux heures après, qu'une seconde plus importante a suivi, toujours à Gaza, faisant trois morts et huit blessés tous des passants, dont l'un a succombé à ses blessures à l'hôpital. Le raid mené par des hélicoptères visait une voiture dont les deux occupants, des activistes du mouvement Hamas, ont été tués. Le troisième avait pour objectif une cabane dans un champ pas loin de Gaza et n'a pas fait de victimes. Ainsi, c'est dans un climat de violence qu'est lancée l'initiative de paix conjointe israélo-palestinienne. Une délégation de hauts responsables du Fatah se trouve à Washington pour y rencontrer des représentants de la gauche israélienne, afin de discuter d'un plan alternatif de paix, plus connu sous “l'arrangement de Génève”. K. A.