Résumé : Belkacem mange de bon appétit tout ce qu'on lui avait servi. Sa faim l'avait trahie et il eut honte de lui-même. Mais son hôte le rassure. La faim n'est pas une tare. Il faut bien manger pour faire face aux multiples caprices de la nature. En veut-il encore du lait et des crêpes ? 77eme partie Belkacem lève sa main en geste de protestation, avant de la passer sur son ventre : - Je crois que j'ai fais le plein pour au moins deux jours. - À la bonne heure. Je te laisse donc faire un petit somme avant de reprendre la route. Belkacem s'allonge à même le tapis sur lequel il était assis et ne tarde pas à s'endormir. Deux heures plus tard, il se réveille et s'étire tout en se demandant où il était. Il se rappelle alors qu'il se trouvait chez un homme qui lui avait ouvert la porte de sa maison sans demander son reste. Il se lève et remet son burnous avant de se racler la gorge et se toussoter afin d'attirer l'attention. Il attendit un moment et comme personne ne venait, il se hasarda à sortir dans la cours. Deux femmes étaient occupées à faire la lessive, des enfants jouaient en courant à travers les chambres et un chien aboyait. Belkacem reconnu une des femmes. C'était Hawa ! Elle avait le teint rose des femmes qui vivaient au grand air et des traits très fins. Le jeune homme sentit son cœur se pincer. Il se reprit vite et eut honte de lui. Cette femme était marié au fils de son bienfaiteur et lui-même avait une femme et un enfant qui l'attendaient chez-lui. Et puis, il ne devrait pas oublier qu'il avait quitté son village pour retrouver Ghenima sa sœur. Hawa lève les yeux et son regard croise le sien. Elle rougit et Belkacem baisse la tête avant d'oser demander : - Je…. J'aimerais remercier ton beau-père… Où pourrais-je le trouver ? La deuxième femme, le dévisage à son tour. Elle n'était pas aussi belle que Hawa, mais avait un air de noblesse qui ne trompait pas sur ses origines. Elle devait être la femme du fils cadet. - Heu… Mon beau-père n'est pas là. C'était Hawa qui avait parlé d'une petite voix douce. -Hein ? Il n'est pas là ? - Non… Ma belle sœur vient d'accoucher et il est parti demander de ses nouvelles. Il nous a demandé de te laisser te reposer jusqu'à son retour. Belkacem fut touché par la confiance du vieil homme. - Mais je dois partir. J'ai un long chemin à faire. Va t-il tarder ? - Je n'en sais rien… Heu… Si tu veux, je vais appeler mon mari. Il est juste derrière la maison. À ce moment précis, un jeune homme, de la même taille que Belkacem fait son apparition : - Bonjour, lance-t-il. Tu es le jeune homme que mon père a rencontré ce matin. Belkacem acquiesce et sourit : - Oui. J'avoue que je ne m'attendais pas à rencontrer sur mon chemin quelqu'un d'aussi généreux. Le jeune homme sourit : - Mon père et comme ça. Il ouvre sa maison à tout le monde sans exception. T'es-tu reposé ? - Ah ! oui. Je me sens très en forme et prêt à entamer le reste de mon périple. Le jeune homme s'approche de lui : - Je n'aurais pas osé faire un kilomètre à pied par ce temps glacial… Pourquoi ne reste-tu pas encore quelque temps chez-nous, au moins jusqu'à ce que le ciel soit moins lourd ? Belkacem secoue la tête : - Je vous remercie du fond du cœur pour votre hospitalité, mais le temps presse, je ne peux pas rester davantage dans votre village. - Bien. Alors je n'ai plus qu'à te souhaiter bonne chance. Ils se serrèrent la main et Belkacem se vit remettre un sac de provision par Hawa qui lui dit d'une petite voix : - C'est mon beau-père qui m'a chargée de te remettre ces victuailles, tu en auras besoin pour ton voyage. (A suivre) Y. H.