RESUME : Omar s'efforce à ne pas mettre la pression sur sa femme. Il voit bien qu'elle souffre. Tant qu'elle n'aura pas chassé ses démons intérieurs, elle ne vivra pas. À la maison, elle s'occupe bien de ses enfants et de lui. Un soir, elle lui redonne l'espoir… 19eme partie Omar avait eu de fortes raisons de s'inquiéter. Après avoir partagé quelques nuits, Habiba était redevenue la même. Elle était lointaine et si renfermée qu'il était impossible de lui arracher un mot. Omar avait été si heureux. Il avait cru que le problème était résolu, mais, en réalité, ses efforts n'avaient mené à rien. Elle n'avait pas réussi à surmonter son blocage. Il s'était posé des questions, se remettant en cause. Aurait-il eu un geste déplacé ? Pendant longtemps, il était resté sur ses gardes, ne voulant pas la brusquer. Le fait de la voir revivre fut un bonheur pour lui, même s'il avait été de courte durée. Il la voyait s'enfermer dans une coquille tout en s'occupant des enfants et de la maison. Avec lui, elle était si détachée. Elle avait beaucoup changé. Elle ne lui parlait presque pas et l'évitait. Au lit, elle dormait sur le bord, s'y accrochant parfois, comme si elle craignait de se laisser aller contre lui. Il en avait été blessé. Mais une fois la douleur passée, il se rappelait qu'elle menait un combat intérieur. À plusieurs reprises, la nuit, il la surprit les yeux grands ouverts. _ Qu'est-ce qui t'empêche de dormir Habiba ? Ai- je fait quelque chose qui te déplaît ? La jeune femme ne répondit pas. Maintenant qu'il la connaissait mieux, il évitait de l'interroger. Il priait Dieu de lui donner la force d'être un bon mari, patient et prévenant. Il tenait à elle. Il sera là pour la soutenir jusqu'au bout. Il est prêt à attendre le temps qu'il faut. Omar s'adonnait un peu plus à son travail. Son commerce de pièces détachées lui rapportait bien. Un jour, un client, à qui il avait vendu plusieurs pièces, l'invita à déjeuner chez lui et lui remettre, à l'occasion, la somme du dernier achat. Omar ne refusa pas. Ce serait l'occasion pour lui, d'aller au village de Habiba. D'ailleurs c'est à la terrasse d'un café qu'il verra le vieux Bachir. Ce dernier en voulait encore à mort à Habiba, même s'il n'en montra rien à Omar. _ Tu aurais pu patienter un peu, lui reprocha-t-il. Moi, je tenais à ce mariage…Comment ça va entre vous ? _ Bien ! _ Dans quelques semaines, ce sera la période des labours, lui dit-il. Elle a sûrement une idée de ce qu'elle fera de ses terres ! _ Nous n'en avons pas parlé, répondit Omar. _ Pourquoi ne pas les vendre ? émit le vieil homme. Ils sont nombreux à être intéressés. Elle peut obtenir un très bon prix ! _ Je lui en parlerai… Mais je doute qu'elle accepte de les vendre. Ces terres appartiennent à sa famille depuis des générations ! _ Pour Habiba, ces lieux ne lui rappelleront que de mauvais souvenirs. _ Pourquoi ? Elle y a aussi connu des jours heureux, dit Omar. Avec ses parents… _ Elle y a aussi connu la misère au point d'être dégoûtée de la vie même ! Surtout avec Saïd… À peine venait-il de lâcher le prénom que son petit-fils vient le ramener à la maison. Omar fait tout pour le retenir mais c'est peine perdue d'avance. Il n'en saura pas plus aujourd'hui… (À suivre) A. K.