Résumé : Omar invite ses sœurs et ses beaux-frères pour assister à la fatiha. Ses sœurs font tout pour la mettre à l'aise. En fin de journée, tous partent. Habiba aurait voulu ne pas se retrouver seule, avec Omar. Elle gâche leur première nuit, en pleurant… 16eme partie Si Habiba a fini par s'endormir vaincue par la fatigue et les émotions de la journée, Omar lui, ne parvient pas à fermer l'œil. Il est inquiet. Il n'arrive pas à comprendre. Jamais il ne s'est attendu à vivre un moment pareil. Il la sent si lointaine, si souffrante au fond d'elle-même qu'il se promet d'être plus doux avec elle. Ainsi, elle s'ouvrira à lui et lui fera part des démons qui l'habitent. La mort de sa mère ne peut pas en être la cause. Elle a dû vivre pire. Il en est convaincu. Durant le reste de la nuit, il reste à l'écouter murmurer des phrases qui lui sont incompréhensibles. Parfois, il la sent trembler quand il pose la main sur son front glacé. Alors il la retire vivement, ne voulant pas la réveiller. Jusqu'au petit matin, il la veille. Avant de sortir, il prépare le petit déjeuner et laisse tout sur un plateau, sur la table de la cuisine. Il espère que ce petit geste fera plaisir à sa femme. Cela la mettra en confiance et lui prouvera qu'il l'aime. Malgré tout… Des coups de klaxons dans la rue réveillent Habiba. Elle ouvre les yeux puis les referme. Elle serre les dents de douleur. Elle a encore la migraine. Elle se lève et va à la salle de bains. Elle grimace en se voyant dans la glace. Elle n'est pas belle à voir. Elle prend une douche rapide puis enfile une robe d'intérieur. En entrant dans la cuisine, elle sourit en voyant le café et les gâteaux. Omar n'aurait pas dû se donner toute cette peine. Il aurait dû la réveiller. Dans un des cartons posés dans le coin qu'elle fouille, elle trouve des calmants. Elle en avale plusieurs après avoir pris du café. Elle en a besoin. Le remède s'avère efficace. Au bout d'une bonne heure, la migraine a fini par disparaître. _ Maman, si tu voyais, Omar a loué un grand appartement. il n'y avait pas grand-chose, juste le nécessaire. Dans la chambre des garçons, il y a encore des cartons scotchés, en plus des valises qu'ils ont ouvertes la veille. Dans sa chambre, il n'y a pas de garde-robe, juste un placard où Omar a rangé n'importe comment ses affaires. Le grand matelas était posé sur un tapis. Omar n'avait pas eu le temps de décorer. Juste le temps de plier bagages avant de venir la chercher. Elle verse quelques larmes, en pensant à sa défunte mère qui aurait tant voulu assister à ce jour. Elle avait été prête à céder les terres de la famille si la mort ne l'avait pas emportée si brusquement. Les yeux fermés, il lui semble l'entendre lui rappeler sa promesse. _ Il a tenu la sienne…Je tiendrais la mienne, murmure-t-elle. Lui aussi a connu des moments pénibles. Il a le droit de vivre sa vie tranquille et heureux…j'y veillerais personnellement ! Elle soupire tout en ouvrant sa valise. Elle choisit une jolie robe qui aurait plu à sa mère et elle s'arrange pour être présentable. Lorsqu'Omar rentre, il est surpris par son changement. Il la trouve rayonnante. Elle a un sourire chaleureux. S'il n'avait pas passé cette nuit blanche, il aurait cru avoir fait un mauvais rêve. Pourtant, il avait bien vécu cette affreuse nuit… (À suivre) A. K.