RESUME : Habiba tient sa promesse. Ils se marieront seuls, sans sa famille. Elle prend le temps de ranger la maison avant de partir. Omar vient la chercher. En chemin, ils croisent des villageois qui restent figés de surprise en les voyant… 15eme partie -Non, ce n'est pas vrai… Habiba avait quitté le village le jour-même que la nouvelle avait fait le tour de tous les foyers. Ce départ les a surpris. Une fois Bachir au courant, il leur apprend qu'elle s'est mariée. Il en est malade de colère mais il ne peut rien dire. Tous avaient cru qu'elle finirait sa vie seule. Personne n'avait osé penser au mariage avec elle après le drame qui avait marqué sa vie et la leur. Personne n'aurait cru qu'il y aurait quelqu'un d'assez fou, pour accepter de la prendre sous son toit. Pour eux, il est sûr qu'Omar ignore tout de son passé. Sinon, il n'aurait pas fait la folie de la prendre pour épouse. Pour eux, il allait s'en mordre les doigts. Mais pour Omar, c'était un jour à marquer. Il a invité ses sœurs et ses beaux-frères. Il en aurait fait autant avec ses frères mais ces derniers craignaient beaucoup leur père et leur grand-père. Il décide de se passer d'eux. Il a demandé au plus âgé de ses beaux-frères d'amener un imam. Il ne voulait pas vivre dans le péché. Il est si heureux qu'il aurait donné une fête mais Habiba ne s'est pas encore remise de la mort de sa mère. Il respectait son deuil. Ses trois sœurs Halima, Samira et Karima l'ont vite mise à l'aise. Elles sont pleines d'attention pour elle. Habiba a le contact si facile que lorsqu'elles discutent, il a l'impression qu'elles se connaissent depuis toujours. Halima, sa grande sœur, avant de partir, le prend à part. _ Prends bien soin d'elle, lui dit-elle, émue. Elle est pareille à une poupée…Tout aussi belle que fragile. Omar s'est empressé de la rassurer. - Compte sur moi ! Sa vie auprès de moi sera tranquille et sans souci ! Ses sœurs et leurs maris ne tardent pas à partir. Habiba a apprécié leur gentillesse mais elle était lasse de tous ses bruits. Elle est bien soulagée de pouvoir s'asseoir et de fermer les yeux. Le temps que sa migraine passe. La jeune femme entend chuchoter et surprend les deux fils d'Omar filer dans leur chambre. Ils semblent inquiets. Elle a surpris leurs regards. Elle se lève du canapé et les rejoint. Ils sont en train de prendre des vêtements qu'ils mettent dans un sac. - Pourquoi rangez-vous vos affaires dans un sac ? - Notre tante Halima insiste pour qu'on aille chez elle, répond Kader, l'aîné. Elle nous attend… - Mais pourquoi partir ? - Elle insiste…Mais on reviendra ! - J'y compte bien, réplique-t-elle, agacée par le fait d'avoir à rester seule, avec celui qui est désormais son mari. Les garçons partis, Omar ne tarde pas à rentrer. Il est tout souriant et heureux d'être seul, avec elle. Il la sent tendue. Il tente de la rassurer, lui parlant avec chaleur de son amour. - Tu n'as rien à craindre de moi, lui dit-il. - Je sais, répond-elle. Je ne me sens pas prête…Plus tard... pas ce soir… Mais Omar ne peut pas attendre. Cette nuit est la leur. Habiba la gâche avec ses larmes et son corps glacé. Son mari s'inquiète. Sa femme s'est comme renfermée. Elle ne peut pas parler. - Je ne veux pas te faire de mal…Tu sais combien je t'aime… Celle-ci hoche la tête plusieurs fois. Elle voudrait parler mais elle n'y parvient pas. Elle aurait voulu ne pas le décevoir, pouvoir le rendre heureux mais c'est plus fort qu'elle… (À suivre) A. K.