Une poursuite accusant l'ancien secrétaire de la Défense, Donald Rumsfeld, d'être personnellement responsable des tortures que l'armée des Etats-Unis aurait infligées à deux Américains travaillant pour une firme irakienne pourra suivre son cours, a statué le tribunal d'appel fédéral de Chicago. La procédure est tombée quelques jours après celle d'un juge fédéral de Washington, D.C., qui avait donné le feu vert à un vétéran de l'armée, qui soutient aussi avoir été torturé en Irak, pour poursuivre le secrétaire de la Défense de W. George Bush. La décision du tribunal de Chicago rejette l'argument selon lequel Rumsfeld devrait être à l'abri de ce genre d'actions judiciaires parce qu'il a été secrétaire de cabinet. La Cour suprême des Etats-Unis met en effet la barre très haute quand il s'agit de poursuivre des hauts dirigeants du gouvernement, exigeant des plaignants qu'ils prouvent que les actes reprochés violent directement leurs droits constitutionnels et que l'accusé savait que ces gestes constituaient une violation. Dans son jugement, le juge David Hamilton a écrit qu'il ne faisait aucun doute que torturer des citoyens américains, même dans une zone de conflits, était inconstitutionnel. Les avocats de Rumsfeld ont vivement critiqué ce verdict. “Permettre à des juges de remettre en question des décisions prises par les forces armées de l'autre côté de la planète n'est pas une bonne manière de mener une guerre”, ont-ils déclaré, “car, cela mine l'efficacité de l'armée, met les soldats américains en danger et empêche les dirigeants fédéraux, qui ont le devoir constitutionnel de protéger l'Amérique, de faire leur travail”. Un argument digne de république bananière. Dans leur poursuite, Donald Vance et Nathan Ertel affirment que les forces armées américaines les ont arrêtés en 2006 après qu'ils eurent révélé l'existence d'activités illégales au sein des entreprises privées de sécurité employées par le Pentagone en Irak. Ils assurent que Rumsfeld aurait personnellement participé à leur mésaventure en approuvant les méthodes utilisées par les militaires américains en Irak, ce qui le rend responsable de ce qui leur est arrivé.