Comme à l'accoutumée, depuis son lancement durant ce mois de Ramadhan, ce lieu ne désemplit pas. Une marée humaine l'envahit dès 21h30. Concerts de musique, vente-dédicace, exposition de tableaux, projection de films, une grande aire de jeux… Tel est le programme de l'après-f'tour. La soirée de lundi n'a pas dérogé à la règle. La foule déambulait dans la Médina. Côté projection, les spectateurs, assis sur les gradins d'un cours de tennis, avaient les yeux rivés sur un écran géant, regardant avec passion et intérêt les aventures des “héros” du film à succès Jurassic Park de Steven Spielberg. Dans le dédale de la Médina, l'on est attiré par ce qui est proposé. La tente servant de librairie est telle une ruche d'abeilles. Les éditions Dalimen outre vendre des livres de tout genre, organisent chaque soir, une vente-dédicace. Avant-hier, était présent Abderrahmane Khelifa, auteur de deux beaux livres : Cirta Constantine la capitale céleste (Colorset) et Histoire d'El-Djazair Beni Mezghana (Dalimen). Une occasion pour l'auteur de rencontrer ses lecteurs et de viser avec eux. En face, une galerie d'art proposant aux curieux et autres férus des arts plastiques des tableaux de grands plasticiens algériens, à l'image de Zohra Sellal ou Hamid Hafid. Des œuvres dévoilant le talent et la créativité artistique. Du côté du grand chapiteau, le public nombreux prenait place. Il y avait, à vue d'œil, plus de 3 000 personnes venues assister au concert du groupe Ferda de Knadsa (wilaya de Béchar). Il était 23h passées quand les artistes entrèrent sur scène en procession. Comme à chaque concert, l'entame a été avec Krim el-Kourama, un sublime prélude qui permettait, telle une mise en bouche, à l'assistance – qui n'a pas cessé d'affluer tout au long du concert – de s'imprégner de la belle mélodie. Le programme de ce concert, sans surprise, était connu de tous. Ce qui ne réduisait pas de la qualité des chansons interprétées, mais surtout du plaisir incommensurable à les écouter. Une pureté dans la voix, une maîtrise de l'art, un répertoire riche et de circonstance avec ce mois sacré de Ramadhan, où le spirituel et le mystique créaient une atmosphère de communion. Les succès de Ferda s'enchaînaient au grand bonheur des présents qui dansaient pour certains, battaient des mains pour d'autres…De l'autre côté de la Médina, plus précisément à la kheïma, l'assistance, composée de familles et de jeunes, attendait, discutant, buvant du thé… Minuit passées de trente minutes, l'orchestre de Lyes Ksentini, daigne monter sur scène. Il interprète le succès de Djamel Allam Djawhara en instrumental. La soirée promettait un programme empreint d'un brassage musical d'ici et d'ailleurs, avec un ancrage algérien. C'est avec Ahlan wa sahlan que le chanteur débute son tour de chant. Une manière de souhaiter la bienvenue aux présents. Des classiques de la chanson algérienne –Bellah ya hamami, Aâchik Mamhoun, Laswed Magrouni… – dans toute sa diversité et richesse ont été revisités par Lyes Ksentini, à sa sauce. Une ambiance de fête qui a duré jusqu'à deux heures du matin. Malgré une sonorisation défaillante – autant celle du grand chapiteau était de bonne qualité, autant celle de la kheïma était médiocre – le chanteur a su transporter le public qui n'a pas été avare ni de youyous, ni d'applaudissements. La piste n'a pas désemplit.