La candidature du général Benyellès est sérieusement envisagée. Reste sa confirmation qui est sujette aux résultats des consultations qu'il est en train d'entreprendre. Auprès de qui ? Le général ne le dit pas encore. Mais, son programme électoral est en cours d'élaboration et, avant d'être annoncé publiquement, il sera soumis à une large consultation. Pour ce qui est de sa candidature, Benyellès a assuré qu'elle sera indépendante de toute chapelle politique. Il s'est défendu d'être “santégédiote” et se déclare “un homme indépendant et un démocrate convaincu”. Mais, pour lui, l'islamisme “est une réalité dans ce pays qu'aucun responsable ne peut ignorer”. Il faut simplement la “gérer”. Avant d'ajouter : “Cette réalité existe avec d'autres réalités plus importantes. Je suis convaincu qu'il existe une autre réalité, celle d'un courant démocrate, avec toutes ses variantes, autrement plus fort que les islamistes.” Benyellès pense que la prochaine élection présidentielle pourrait être libre. Il croit à la sincérité des déclarations des responsables militaires quant à leur volonté à rester neutres, lors de la prochaine joute électorale. Sa conviction est que “l'armée ne fera rien contre Bouteflika, mais rien pour lui non plus, il aura le même traitement que tout autre candidat”. Mais, il estime que la volonté de neutralité de l'institution militaire doit être “relayée au niveau des appareils qui auront de près ou de loin à intervenir dans l'organisation et le déroulement de l'élection de 2004” en la conviant à émettre, dans les prochains mois, “un message fort de cette volonté de neutralité”. Benyellès ne s'est pas empêché de proposer la constitution d'un nouveau gouvernement chargé de la préparation des élections. Sur l'attitude de Bouteflika à l'égard des scandales révélés par la presse et qui l'ont éclaboussé lui et son clan, Benyellès l'a qualifiée de méprisante. “Ce sont de graves accusations qui lui sont adressées. Les caisses de l'Etat ont subi un énorme préjudice (…). Tout cela exige des explications à l'opinion publique.” Devant l'absence de réaction du Président, Benyellès emboîtera le pas à Khaled Nezzar, en jugeant nécessaire qu'“une commission d'enquête constituée de personnalités indépendantes soit mise en place pour au moins un jugement moral et témoigner des méfaits” du Président. Concernant l'utilisation des moyens de l'Etat pour mener une campagne contre ses adversaires, Benyellès l'a mise sur le compte du “profil psychologique” de Bouteflika, sur sa mégalomanie. Mais il n'épargne pas moins l'actuel candidat du FLN, Ali Benflis, de sa critique en le rendant responsable “des actes de gestion et de non-gestion pendant quatre ans”. Synthèse A. C.