Les familles des marins du “MV Blida”, retenus en otage en Somalie, ont tenu un sit-in, hier matin, à la place des Martyrs, à Alger, pour demander l'intervention de l'Etat pour une prise en charge du dossier des marins retenus dans l'océan Indien depuis 240 jours. Mères, sœurs, frères, épouses et enfants, rassemblés pour la cinquième fois depuis le début du mois de Ramadhan, ont tenu à lancer un SOS au président de la République pour lui demander son aide. “Nous implorons le président de la République à faire quelque chose pour la libération des membres de nos familles”, affirme Aït Ramdane, fils d'un des 17 otages. Les manifestants, qui tenaient des banderoles réclamant la libération de leurs mari, frère ou père, ont juré de ne pas baisser les bras jusqu'au retour des leurs. La sœur d'un des otages nous a affirmé qu'elle reçoit de temps en temps des SMS envoyés par l'affréteur jordanien pour la rassurer que “les négociations avancent”. Mais cette femme, comme tous les parents des otages qui reçoivent eux aussi ces messages, ne croient pas à la sincérité du Jordanien. “Il nous a toujours promis la libération imminente des otages, mais à ce jour rien n'est fait”, déplorent-ils. “C'est une façon de nous donner de l'oxygène et de gagner du temps”, indique M. Aït Ramdane. Les larmes aux yeux, l'épouse d'un autre otage s'inquiète pour la vie et la santé des marins. Elle insiste pour qu'on donne des preuves de vie des otages. “On ne sait plus à quel saint se vouer, cela fait plus de 8 mois que je n'ai pas vu mon père, je l'ai eu dernièrement au téléphone, il m'a raconté dans quel état lui et ses compagnons se trouvaient. Ils ne mangent que des pâtes mélangées à de l'eau impropre et sale, ils sont dans un état lamentable. Certains sont gravement malades. Ils leur ont coupé même l'électricité, ils vivent dans le noir”. “Nous voulons que l'Etat algérien intervienne avant qu'il ne soit trop tard”, affirme un manifestant. Les familles des otages comptent organiser un sixième sit-in pour ce mois de Ramadhan, dimanche prochain, devant le siège du ministère des Transports à Alger. Pour rappel, le vraquier battant pavillon algérien, le “MV Blida”, avait à son bord un équipage de 27 membres, dont 17 de nationalité algérienne. Le capitaine du navire ainsi que 5 membres d'équipage sont de nationalité ukrainienne. Les 4 autres membres sont philippins, jordaniens et indonésiens.