C'est dans un cadre sympathique et convivial que se dresse cette kheima. L'ambiance y est chaleureuse, le public (famille et groupes de jeunes) fort nombreux et les artistes qui se produisent bénévolement donnent le meilleur d'eux-mêmes. Si la musique se taille la part du lion, les conférences animées par des personnalités importantes de la scène culturelle, ne sont pas en reste, et encore moins les hommages, puisque, chaque soir, une ancienne gloire du football algérien est honorée. Vendredi dernier, il y avait foule à la kheima. Aux premières heures de la soirée, nombreux furent les spectateurs qui commençaient à investir la kheima de la solidarité du quotidien La Tribune dressée au niveau du parking du quotidien, et aménagée avec une scène, une bonne centaine de chaises, et une petite kheima. Pour ce qui est des conférences, un espace à l'intérieur du journal a été aménagé, et c'est Lamine Bechichi, qui en a animé une, avant-hier, portant sur “l'Histoire de l'hymne national”. Côté scène, Boualem Chaker s'est chargé de l'animation de la première partie de la soirée. En totale harmonie avec le public qui a répondu par des applaudissements, le chanteur a interprété quelques-uns de ses titres les plus connus, comme A Vava ou Houz, houz à Yamina. Avant le second concert, un hommage a été rendu à une ancienne personnalité du football algérien : Amar Amrous (JSM Bordj Menaïel). Avec une vive émotion, l'ancien sportif remerciera les organisateurs, tout en évoquant l'actuelle équipe nationale de football, à laquelle il a souhaité un parcours aussi glorieux et exemplaire que celui de la légendaire sélection de 1982. Ouled e'chaâben harmonie avec le public Place ensuite à la prestation du groupe Essed. Originaire de Kenadsa, la formation Essed qui préfère dire qu'elle “représente toute la région de Béchar” a repris ses plus beaux chants, à l'exemple de Ziara, la sublime Ma Ydoum el hal, l'entrainante Sidi Belahmer et l'incontournable Ben Bouziane, reprise dans les années 1980 par la première génération d'Essed. L'actuelle formation, reconstituée entre 2005 et 2006, est en fait la troisième génération, la première ayant été crée en 1979 par des noms importants de la scène diwane, notamment cheikh Larbi Bastami (qui évolue actuellement au sein de Ferda : les parrains d'Essed), Abdelkader Badour, Ahmed Zegouri et Maâlem Medjber. Par la suite, Essed a connu d'autres changements avec l'arrivée de Bastani Ahmed et Zaïd Zaïdi (2e génération). L'actuelle génération de ce groupe très populaire à Béchar, et qui s'est produit vendredi dernier sans son batteur, compte huit membres : Lahcène Bastam, le leader du groupe, Ahmed Talbi au goumbri, son frère Laredj au mandole, Ali Yamam au bendir, Mustapha Derouiche à la batterie, et les percussionnistes (entre crotales et derbouka) Lahbib Medjadi, Zaïd Zaïdi et Mustapha Metrani. Ali Yamam, chanteur du groupe, nous dira à l'issue de leur prestation : “Nous nous inspirons du patrimoine mais nous sommes ‘Ouled E'chaâb' et donc il y a des gens qui nous donnent des textes. On fait participer tout le monde”. Il estimera, par ailleurs que la musique d'Essed “est d'inspiration ghiwane même s'il y a du diwane”, avant d'annoncer la sortie prochaine d'un nouvel album, qui comprendra une chanson intitulée Hana Khawa. Ali Yamam a également signalé que leur groupe était “très sollicité pour les fêtes ou autres, ce qui a retardé la réalisation d'un opus”. En somme, la kheïma de la solidarité du quotidien La Tribune, propose de faire le plein de musique (et même de la bonne musique !), dans un cadre agréable, et une ambiance sympathique. De la culture pour tous !