À quelques jours de l'Aïd el-fitr, les rues de la capitale sont de nouveau prises d'assaut. Du bazar Ali-Melah à Zoudj Ayoun en passant par Didouche-Mourad, Hassiba-Ben-Bouali ou la place Audin, l'ambiance est la même. Virée dans les principaux quartiers commerçants d'Alger-centre. Première image : la ruée sur les vêtements. Des files d'attente se forment devant certaines boutiques avant même leur ouverture. Du jamais vu en pareille circonstance. Les rues et les magasins sont investis par les familles. De jour comme de nuit les avenues et artères d'Alger ne désemplissent pas. Tout s'achète. Livres de recettes, vêtements, vaisselle, jouets et même du linge pour la maison. En famille, en groupe où entre copines, tout le monde s'active et tente de dénicher les bonnes affaires. Après avoir fait la tournée du bazar à Ali-Melah, direction Meissonier. Une mère de famille, accompagnée de ses enfants, espère trouver mieux là-bas et bien sûr moins cher. “Les prix des vêtements ne sont pas donnés c'est pour cela que nous faisons le tour des marchés et magasins pour tenter de trouver des habits abordables à nos enfants”, a-t-elle souligné. Les femmes ont cette patience de chercher jusqu'à dénicher la bonne affaire. C'est le cas de cette dame qui tentera de négocier en vain une chemise à moins de 2 500 DA. “J'irais ailleurs, je la trouverais moins chère”, dit-elle à sa fille qui l'accompagne. Les marchés et vendeurs à la sauvette ont la cote Que se soit au marché de Meissonnier ou celui de Zoudj Ayoun, au fur et à mesure que le temps passe la foule grossit. Il est 12h30, le marché Zoudj Ayoun est plein à craquer. Impossible de s'y frayer un chemin. Les magasins ou les vendeurs à la sauvette ne savent plus où donner de la tête. “C'est vrai que c'est la période des soldes mais les prix dans les magasins sont élevés pour nous, alors nous venons ici pour faire nos achats. Nous finirons peut-être par trouver ce que nous cherchons”, nous dit une mère de famille rencontrée sur les lieux. “C'est vrai que les prix des vêtements sont chers mais il est impossible de passer l'Aïd sans des vêtements neufs pour les enfants”, a-t-elle reconnu. Pour Imane, venue avec ses copines, le choix du marché n'est pas fortuit. Pour elles, les prix proposés sont relativement moins élevés qu'ailleurs. Zineb est mère de famille et femme au foyer. Rencontrée à la rue Larbi-Ben- M'Hidi dans un magasin spécialisé en fournitures scolaires, son souci est double. Au-delà des vêtements, il faut aussi penser aux fournitures scolaires. “Vous savez, pour nous, les fêtes sont devenues synonymes d'angoisse. Nous n'arrivons plus à savourer aucune occasion. Les vêtements achetés pour l'Aïd seront ceux de la rentrée des classes, mais les fournitures scolaires vont nous ruiner. J'ai tellement fait de calculs que j'ai mal à la tête”, nous confie la mère de famille. Une autre maman présente s'implique dans la conversation :“Il ne faut pas oublier les achats pour les gâteaux. Eux aussi coûtent cher". "Moi j'ai 3 enfants, outre les vêtements, il ne faut pas oublier les accessoires qui vont avec. Les enfants d'aujourd'hui sont exigeants et veulent être les plus beaux parmi leurs amis. Les jouets et les ballons sont également devenus une obligation", a encore dit la maman. Des soldes mais de qualité médiocre “Certains magasins font des soldes, mais les produit proposés sont médiocres. Ils y a des défauts dans les habits. De plus, on ne trouve pas toutes les tailles”, a fait remarquer Yasmine, étudiante. Pour sa part, sa copine Nadia se dit étonnée de la qualité des articles proposés et des prix affichés dans certaines boutiques. “Moi j'ai travaillé durant l'été pour pouvoir acheter les vêtement de l'Aïd et ceux de la rentrée, mais voyant les prix affichés je suis démotivée. De plus, les articles proposés sont de bas de gamme. Je crois que je vais attendre que les fêtes de l'Aïd passent et là on verra,, souligne-t-elle.