À Béchar, désespoir et détresse sociale se conjuguent au présent. Les jeunes crient leur souffrance. Dans cette ville du Sud, les enfants, qui n'ont plus où aller pour combler leur temps libre, s'engouffrent dans la torpeur et l'ennui. En effet, Béchar ne compte aucune salle de cinéma, la seule qui existait a été transformée en salle des fêtes par l'APC. Aussi, dans cette ancienne commune, le seul jardin public existant, qui a subi des dégâts matériels lors des inondations d'octobre 2008, est actuellement à l'abandon. Dans ce lieu, on a constaté l'absence d'animaux alors que les espèces végétales sont en voie de disparition. Contacté, le président d'une association de quartier nous a déclaré que l'abandon de ce jardin est un véritable crime écologique. La seule bibliothèque municipale qui existait a été transformée, il y a quelques mois, en recette municipale par l'APC, d'où la nécessité de terminer les travaux de construction des autres bibliothèques communales. Sans infrastructures où l'on peut se cultiver ou à la limite se distraire, la jeunesse de cette région du sud du pays vit le calvaire. Le chômage, le désœuvrement et le stress font partie de son quotidien. Ici, en l'absence d'initiatives d'animation culturelles, la morosité bat son plein. Les jeunes sont obligés de se rabattre sur les cafés pour ceux qui ont les moyens, pour les autres, c'est le désarroi et l'errance. En plus, par manque de piscine dans cette municipalité, des dizaines de jeunes se baignent dans les eaux de l'oued qui divise la ville en deux, pour se rafraîchir pendant la période des grandes chaleurs. “À qui la faute si, aujourd'hui, cette ville offre peu d'espace pouvant servir ces jeunes”, s'interroge un responsable. Sans doute que la responsabilité est partagée. En effet, la persistance des déperditions scolaires et l'absence d'une vision globale des missions de l'école entraÎnent inévitablement la délinquance juvénile. Pour terminer, il est urgent et nécessaire que les responsables de ce secteur fassent le bilan de leur gestion et trouvent des solutions rapides à ces jeunes qui vivent une multitude de problèmes. En attendant, la jeunesse erre dans les rues en espérant des jours meilleurs.