Après deux jours de tension à la suite du décès tragique d'une mère de famille, tuée dimanche soir par un militaire aux abords d'une caserne, la ville de Fréha a retrouvé son calme depuis hier. L'appel au calme et à la raison auquel a appelé la famille de la défunte, ainsi que la coordination des comités de village de la commune de Fréha, a eu écho favorable chez les habitants de la région. Rappelons que juste après l'enterrement de la victime, lundi dernier, des émeutes ont éclaté en ville et des jeunes révoltés par cette nouvelle bavure militaire ont bloqué l'accès à la caserne militaire à l'aide de pneus brûlés et de troncs d'arbre, tout en s'attaquant à la garnison à l'aide de jets de pierres et de divers projectiles. Les membres de la famille endeuillée, et à leur tête Ahmed Kaci, époux de la défunte Zahia Isbaïen, que nous avons pu rencontrer hier, exige que toute la lumière soit faite sur ce terrible drame, un avis largement partagé par la grande majorité des habitants de Fréha. “À quoi pourrait servir une caserne de parachutistes implantée en plein centre d'une ville ? On exige à ce qu'elle soit délocalisée et que toute la lumière soit faite sur cette affaire malheureuse”, dira un citoyen rencontré au centre-ville de Fréha. Le wali de Tizi Ouzou, qui s'est déplacé à Fréha le jour de l'enterrement, accompagné des autorités locales et militaires, a tenu à rassurer la famille de la victime et leur a promis tout son soutien pour connaître toute la vérité sur cette affaire. Par ailleurs, on a appris hier que les deux femmes témoins qui accompagnaient la victime au moment de la fusillade ont été entendues mardi par la gendarmerie de Fréha pour les besoins de l'enquête et ont été convoquée encore hier au tribunal militaire de Blida pour être entendues par le juge d'instruction du tribunal militaire. Enfin, il est à noter que la coordination des comités de village de la commune de Fréha a appelé à une grève générale et une marche pacifique pour ce matin. La manifestation débutera à partir du domicile de la défunte, sis à proximité du stade communal de Fréha, et prendra fin devant le siège de l'APC.