Les britanniques considèrent que rien n'est encore perdu tout en admettant la difficulté de la mission qui incombe aux troupes américaines. Le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, a durement condamné, hier, l'attentat commis contre le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Bagdad, en assurant que de tels actes ne feraient pas “fléchir” la coalition dirigée par les Etats-Unis. “Le fait que les terroristes n'aient, une fois de plus, pas ciblé les troupes américaines ou britanniques mais une organisation internationale présente sur place dans un but uniquement humanitaire montre la profondeur de leur dépravation”, a déclaré M. Straw à des journalistes à Bruxelles. “Ils ne représentent aucun noble idéal mais seulement les pires vestiges du régime de Saddam (Hussein)”, a-t-il ajouté, exprimant son “choc” et son “horreur”. “Nous ne nous laisserons pas fléchir par ce genre d'atrocités contre des organisations humanitaires dans nos efforts, avec le peuple irakien, pour bâtir un Irak meilleur”, a assuré le secrétaire au Foreign Office. Jack Straw, qui s'exprimait à son arrivée à une nouvelle session de la Conférence intergouvernementale (CIG) sur la Constitution européenne rassemblant ses homologues de la future UE élargie, a rappelé avoir “suffisamment dit que la situation sécuritaire à Bagdad était insatisfaisante”. La série d'attentats d'hier “est une illustration de cela”, a-t-il estimé devant la presse. “Au plan général, la situation du peuple irakien s'améliore. Mais bien sûr, nous reconnaissons les responsabilités très lourdes qui incombent aux troupes américaines dans le “triangle sunnite” (au nord de Bagdad) et à la police irakienne (...) pour maîtriser la situation sécuritaire”, a-t-il dit. Deux soldats américains tués Deux soldats américains ont été tués et deux autres blessés dimanche dans l'explosion d'un engin à Bagdad, ce qui porte à quatre le nombre de militaires américains tués en Irak ce jour-là, a annoncé, hier, un porte-parole militaire. L'explosion de l'engin, posé au bord de la route, a tué deux soldats et en a blessé deux autres à 22h30 (19h30 GMT), a précisé le porte-parole. Un soldat américain a été tué et deux autres ont été blessés dimanche soir, à la même heure, dans une attaque au mortier contre la prison d'Abou Gharib, près de Bagdad, avait indiqué peu auparavant un porte-parole militaire américain. Ces morts portent à 112 le nombre des soldats américains tués par la guérilla depuis l'annonce par Washington de la fin des opérations militaires majeures en Irak, le 1er mai dernier.