Cinq attentats suicides quasi simultanés, dont l'un a visé le siège du CICR et les autres quatre commissariats de police, ont fait trembler Bagdad au premier jour de ramadan. La veille, l'hôtel Al Rachid a été le théâtre d'une violente attaque à la roquette. Ces derniers attentats marquent, incontestablement, le début d'une nouvelle phase dans la guerre en Irak. Cinq attentats ont fait hier matin plus de 43 morts et plus de 200 blessés Les Américains s'embourbent au pays de Saddam Les attaques ont ciblé le siège du CICR à Bagdad au lendemain d'un attentat qui a ciblé l'hôtel al-Rachid où était logé le numéro deux du pentagone. Javier Solana a indiqué hier que la situation n'était “pas très bonne”. La situation en Irak a connu une escalade notoire de la violence avec la mort de pas moins de 43 personnes dans cinq attentats perpétrés contre le siège du CICR et quatre postes de police, suscitant de premières condamnations. Le dernier bilan obtenu auprès de plusieurs hôpitaux et des militaires américains fait état de 43 morts et de plus de 200 blessés. Les attentats ont visé quatre postes de police et le siège du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), et il n'y a pas eu d'explosion devant le ministère de la Santé, comme l'avait indiqué auparavant un responsable américain. Selon des sources médicales, policières et militaires, les attentats contre les postes de police ont tué au moins 4 policiers irakiens et en ont blessé 7 autres, ainsi que 10 soldats américains. Se déclarant confiant et inquiet en même temps, le haut représentant de l'UE, M. Javier Solana, a estimé que la situation en Irak n'était “pas très bonne”, mais devrait rester sous contrôle. Il a déclaré à son arrivée à Bruxelles pour une réunion de négociations des ministères européens des Affaires étrangères que “la situation n'est pas très bonne. mais nous ne pensons pas qu'elle va devenir hors de contrôle”. Le haut représentant européen a émis l'espoir que les troupes commandées par les états-Unis en Irak pourraient reprendre en main la situation sur place afin d'assurer “le contrôle nécessaire pour la sécurité”. “J'espère que les forces ont la détermination”, a-t-il ajouté. pour sa part, le chef de la diplomatie britannique, Jack Straw, a durement condamné l'attentat commis en début de journée contre le siège du CICR, en assurant que de tels actes ne feraient pas “fléchir” la coalition dirigée par les états-Unis. Ces attentats montrent aux yeux de Straw “la profondeur de la dépravation des terroristes”, qui mènent des actions contre des organisations humanitaires et non contre les troupes américaines ou britanniques. “Ils ne représentent aucun noble idéal, mais seulement les pires vestiges du régime de Saddam Hussein”, a-t-il ajouté devant la presse à Bruxelles, exprimant son “choc” et son “horreur”. “Nous ne nous laisserons pas fléchir par ce genre d'atrocités contre des organisations humanitaires dans nos efforts, avec le peuple irakien, pour bâtir un Irak meilleur”, a assuré le secrétaire au Foreign office. Le CICR a, de son côté, fermement condamné l'attentat et a indiqué qu'il réévaluera ses conditions d'intervention dans la capitale irakienne dans les prochains jours. R.I./Agences IRAK Un général écarte la thèse de combattants étrangers dans les attentats Un haut responsable de l'armée américaine a écarté la thèse, selon laquelle des étrangers seraient à l'origine des derniers attentats en date à Bagdad, affirmant que ces attaques qui ont fait, hier, plus de 40 morts, étaient l'œuvre de fidèles de l'ancien régime irakien. Les étrangers représentent seulement “un faible, un très faible pourcentage” des résistants en Irak, a déclaré le général Raymond Odierno, commandant de la 4e division d'infanterie de l'armée de terre américaine. Il s'exprimait par vidéo-conférence de son quartier-général de Tikrit, fief de l'ancien président Saddam Hussein, à 180 km au nord de Bagdad. “Mon sentiment est que ces attentats ont été commis par d'anciens loyalistes à Saddam Hussein, peut-être avec une petite coopération de personnes non originaires d'Irak”, a-t-il ajouté. Ces propos sont en contradiction avec une déclaration, hier matin, à Bagdad, d'un autre responsable de l'armée américaine, le général Mark Hertling, qui avait mis en avant l'hypothèse de combattants étrangers dans ces attentats meurtriers. “Des informations montrent que ces attaques semblent être l'œuvre de combattants étrangers. Ces attaques ne sont pas similaires à ce que nous avons vu des loyalistes de l'ancien régime”, a indiqué le général Hertling, l'un des adjoints du commandant de la 1re division blindé américaine, en charge de la logistique.