La Confédération nationale du patronat (CAP) soulève l'inutilité de la modification du pacte économique et social. «Nous avons mis deux ans pour aboutir à sa signature. Il semblerait qu'il y ait des parties qui veulent sa reformulation. Nous pensons que c'est inutile de le changer ou de le présenter sous d'autres formes pour la simple raison que ce document est bon de notre point de vue», Souligne M. Boualem M'rakech, président de la CAP. Organisant hier une conférence de presse au siège de la CAP, ce dernier insiste sur la reconduction de ce pacte tel qu'il est. Il va sans dire qu'il est nécessaire d'instaurer un cadre législatif pour donner un caractère obligatoire à l'application du pacte économique et social. «Au Maroc, un document dans le genre a été constitutionalisé, alors pourquoi pas chez nous ?», s'interroge M. M'rakech tout en indiquant que la CAP est pour l'instauration d'un dialogue consistant, régulier et efficace. Il estime qu «il n'y a eu jamais d'effet des réformes engagées jusque-là». D'après M'rakech, la CAP a assisté à l'ensemble des commissions de travail, au nombre de huit, installées à l'issue de la 14e tripartite, et a formulé des propositions sur divers points relevant du social mais surtout du secteur économique. «Nous ne savons pas encore si nos propositions ont été toutes prises en compte». M M'rakech rappelle, entre autres, la demande de la CAP inhérente à la création d'un observatoire de suivi de l'application des décisions, surtout celles ayant trait à la lutte contre la fraude et la corruption, l'installation d'un comité d'éthique et d'un conseil de stratégie économique nationale. Concernant le point relatif à la revalorisation du seuil du salaire minimum garanti, un point inscrit à l'ordre du jour de la tripartite du 29 septembre, le conférencier a souligné que la CAP n'est pas contre une augmentation d'autant qu'elle estime qu'un ouvrier ne peut être rentable et efficace que s'il est bien rémunéré. D'où l'importance de préserver la bonne santé financière des entreprises. Selon lui, la révision à la hausse du SNMG «ne dépend pas des pouvoirs publics mais de la situation réelle du pouvoir d'achat et des conditions de vie». Quant aux syndicats autonomes qui réclament leur participation à la tripartite, M. M'rakech s'est contenté de dire qu'il n'est pas concerné par cette question. Sur l'organisation des sections syndicales dans le secteur privé, il soulignera que la CAP se limite à l'application de la loi. S'agissant des conventions collectives de branche, M. M'rakech ne semble pas pressé de les signer laissant même entendre que son organisation n'est pas favorable à une augmentation salariale unifiée. «Elle doit être subordonnée à la qualification de chaque travailleur», note-t-il.