Les évènements ont survenu après une série d'explosions récurrentes dont les plus en vue : le Printemps berbère de 1980, les manifestations d'Oran (1984), de Constantine et de Sétif (1986). Cependant, des voix évoquent “les dissensions internes du système”, jugeant que les évènements ont été orchestrés par des clans antagoniques du pouvoir. Le 19 septembre 1988, le président Chadli avait prononcé un discours “virulent” contre “l'immobilisme du parti et du gouvernement”. Ce discours est considéré comme l'étincelle qui a provoqué le feu. Le 6 octobre, alors que les émeutes prenaient de l'ampleur, le président proclame l'état de siège et en confie la responsabilité au général Khaled Nezzar. La cellule de crise créée la veille fonctionne sans le chef du gouvernement, Abdelhamid Brahimi, et sans Mohamed-Cherif Messaâdia, homme fort du parti unique. Ce dernier, le chef de la police politique, Lakehal Ayat, et le ministre de l'Intérieur, El-Hadi Lekhdiri, seront limogés à la fin du mois d'octobre. Le système du parti unique s'effondre et laisse place au multipartisme que consacrera la Constitution de février 1989… Cependant, les résultats escomptés de cette “révolte” historique n'ont, à ce jour, pas été atteints.