La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay, a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils en Syrie, craignant une guerre civile alors que la répression a fait plus de 3 000 morts, dont au moins 187 enfants. “Il incombe à tous les membres de la communauté internationale de prendre des mesures de protection de manière collective et décisive, avant que la répression (...) impitoyable et les assassinats ne conduisent le pays vers une véritable guerre civile”, a déclaré Mme Pillay, concluant que la crise montre des signes inquiétants, indiquant que la situation a déjà sombré dans la lutte armée avec toujours plus de membres de l'armée qui refusent d'attaquer des civils et se rangent avec leurs armes du côté des opposants. La haut commissaire aux droits de l'homme, qui sans le dire s'est désolé du veto russo-chinois au Conseil de sécurité, estime que la communauté internationale doit parler d'une seule voix et agir pour protéger le peuple syrien, faisant valoir que le régime syrien avait failli à sa mission de protection de la population. Plus de 100 personnes ont été tuées durant les 10 derniers jours, selon un dernier décompte. En outre, des milliers ont été arrêtées, détenues, victimes de disparition forcée et torturées, a-t-elle ajouté. “Les membres de famille d'opposants et de manifestants vivant à l'intérieur et à l'extérieur du pays ont été la cible de harcèlement, d'intimidation, de menaces et de coups”, a déploré la haut représentante de l'ONU. Mme Pillay estime que les sanctions prises par la communauté internationale à l'égard de Damas n'ont pas modifié l'attitude des autorités syriennes jusqu'à présent. C'est pour cette raison, a-t-elle expliqué, qu'elle appelle les Etats à prendre des mesures urgentes pour protéger les Syriens en révolte contre le régime de Bachar al-Assad, qui depuis le début de leur soulèvement, a toujours utilisé une force excessive pour écraser des protestations pacifiques : snipers sur les toits, utilisation de munitions réelles et des bombardements de quartiers par des chars, des hélicoptères et des avions de chasse. Moscou et Pékin, membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qui ont opposé le 4 octobre leur veto à un projet de résolution des pays occidentaux menaçant le régime syrien de mesures ciblées pour qu'il cesse la répression sanglante des manifestations populaires, pensent à leur tour que Bachar en fait trop. R.I/Agences