Jamais une élection n'a pris autant d'envergure au sein de la famille des éleveurs et agro-éleveurs comme cela se traduit ces jours-ci sur le terrain. À quelques semaines seulement du rituel rendez-vous du sacrifice de l'Aïd el-adha, les éleveurs ne savent plus sur quel pied danser. D'un côté, ils sont quotidiennement sollicités par leurs pairs en prévision des élections prochaines, et d'un autre côté ils sont harcelés par des maquignons de circonstance. En effet, la bataille est entièrement engagée pour départager des candidats qui se comptent en dizaines, exactement comme cela s'est produit lors des élections avortées de la Crma, où le brouhaha qui s'en est suivi a capoté complètement l'installation de cette caisse de mutualité agricole. D'ailleurs, à suivre de près ce qui se passe actuellement, il y a de fortes chances pour que le projet soit sabordé, surtout que la lutte partisane a déjà pris le dessus. Les tiraillements ne cessent de prendre de l'ampleur au point où même d'anciens députés sont de la partie pour s'enquérir du fauteuil de président alors que l'actuel, un ancien P/APW, ne compte pas lâcher prise. Plusieurs associations et barons de l'élevage sont appelés à la rescousse de certains candidats alors que le tribalisme, jadis mis à contribution, est carrément remplacé par les sensibilités politiques. Un candidat, qui a préféré garder l'anonymat, nous a appris que ces élections sont étroitement liées aux prochaines échéances politiques, un climat favorable, selon lui, à même de peser sur la scène locale en prévision de ces rendez-vous. D'après ses propos, le temps est venu pour que l'équipe actuelle cède la main, surtout qu'elle part en rangs dispersés. Ce son de cloche n'est pas partagé puisque, forte de son expérience, l'actuelle équipe réfute toutes les accusations proférées à son encontre, reprochant aux opposants d'être à la solde de quelques barons connus à travers les contrées de la région. Comme justificatifs, l'actuel président brandit les PV de toutes les réunions tenues depuis sa prise de responsabilité et les différentes listes des bénéficiaires de quotas d'orge et autres aliments de bétail. À ce titre, les thèmes de campagnes, qui s'appuient essentiellement sur les déperditions “constatées” dans le volet de l'aliment de bétail, sont loin de livrer tous leurs secrets. Même le dossier lié à la régularisation des terres attribuées dans le cadre de la concession refait surface pour endosser la responsabilité entière à l'actuelle équipe, accusée d'avoir élagué cette revendication chère à des centaines d'agriculteurs. En attendant le jour J, tous les pronostics sont ouverts dans le sens où, sur les 13 000 adhérents que compte la Chambre d'agriculture, il est fort à parier que plus de la moitié auront à s'occuper de leur cheptel plus que d'autre chose. Sur un autre volet, les élections, qui auront lieu le 22 de ce mois, se feront par filière, une stratégie qui permettra à coup sûr l'émergence de jeunes diplômés capables de défendre les intérêts de la corporation. Aussi, même la désignation du président de la Chambre ne relève plus de la compétence des sept élus qui auront réussi l'épreuve du vote lors de l'assemblée générale puisque, d'après les nouvelles dispositions prises à cet effet, c'est aux services compétents du ministère de l'Agriculture et du Développement rural qu'échoit cette mission, une autre bataille qui est loin d'être gagnée. A. Moussa 65 ans 19-10-2011 22:09 Aboulkacem 19-10-2011 16:46