Plus de 2600 nouveaux cancéreux sont enregistrés chaque année au centre de Blida qui reste surexploité. Au Centre anticancéreux (CAC) du CHU Frantz-Fanon de Blida, les malades peinent pour avoir un rendez-vous de radiothérapie. Nombreux sont ceux qui se déplacent des wilayas de l'intérieur du pays, telles que Tamanrasset, Djelfa, Ghardaïa et même ceux de la région Centre. Ces derniers sont doublement pénalisés par le manque de prise en charge, du fait que le centre n'arrive plus à faire face au flux des malades qui viennent pour se traiter. Il est devenu très difficile pour un cancéreux d'être programmé rapidement dans le service de radiothérapie qui, faut-il le rappeler, ouvre pourtant ses portes de 5h00 à 22h00. Des patients prennent ainsi leur mal en patience et attendent désespérément leur tour qui est programmé après deux mois et parfois plus. Cependant, il faut souligner que la majorité de ces malades n'arrive jamais au rendez-vous de radiothérapie, car la maladie les aura déjà foudroyés. Selon M. Graine, directeur du CAC, plus de 2600 nouveaux cancéreux sont enregistrés chaque année au centre de Blida qui reste surexploité. L'accélérateur linéaire a une capacité de traiter 40 malades par jour, mais devant le nombre important de malades, plus de 80 patients sont traités par jour. Récemment, la machine a connu une panne et, par conséquent, elle a provoqué un ajournement des rendez-vous des malades dont certains ne doivent pas rater une séance. Selon la même source, la programmation des malades se fait par les spécialistes qui traitent les dossiers au cas par cas, pour donner toujours la priorité aux malades qui nécessitent en urgence la radiothérapie. Néanmoins, on croit savoir, selon la même source, que la tension que connaît le CAC sera bientôt maîtrisée du fait qu'un autre accélérateur linéaire sera bientôt réceptionné et un troisième est déjà programmé. “Le ministère de la Santé a décidé de l'acquisition de 54 accélérateurs linéaires qui seront distribués à travers tous les CHU. Cette opération va pouvoir sûrement rendre l'accessibilité rapide des malades au traitement thérapeutique et diminuer nettement la charge sur le CAC de Blida centre et celui du CHU Mustapha. Dorénavant, les malades habitant des régions de l'intérieur du pays n'auront plus à se déplacer au CAC, ils seront pris en charge par le CHU proche de leur localité”, ajoutera M. Graine, qui tient à remercier les associations telles qu'El-Badr, une association d'aide aux malades atteints de cancer, qui joue un grand rôle dans la prise en charge des cancéreux en matière d'accueil, d'information, d'orientation et d'hébergement. “Plus de 70% des malades adultes ou enfants qui sont hospitalisés à Blida viennent de l'extérieur de la wilaya. Ils se déplacent même de Tamanrasset pour se soigner”, explique Dr Moussaoui, président de l'association El-Badr, qui, après un long combat contre la bureaucratie, arrive à concrétiser l'un des objectifs de l'association qui est la réalisation d'une structure d'accueil Dar El-Ihsane pour les malades et leurs familles. K. FAWZI