Le Théâtre régional de Tizi Ouzou a abrité, samedi dernier, la représentation de la pièce Mashdaly Zwawi fi Tilimsan, produite par le Théâtre régional de Béjaïa (TRB), écrite et mise en scène par Omar Fetmouche. Dans cette pièce, le dramaturge est allé à la rencontre de deux destins : celui d'une ville, Béjaïa, et celui d'un homme, un savant de cette même ville, Abu Fadhl al Mesdhaly (1419-1456), originaire de M'Chedellah. Les comédiens placés en haut de la scène, sur une estrade, ont interprété de manière fabuleuse le contenu de ce spectacle inspiré de la vie, du parcours et de l'œuvre de ce savant qui a fait ses études en mathématiques à Béjaïa, puis à Tlemcen. Omar Fetmouche tentera, tout au long de ce spectacle, d'exprimer la diffusion des traditions scientifiques du Maghreb en Orient. Dans sa quête de rétablir la mémoire de ce savant, l'auteur de la pièce Mashdaly Zwawi fi Tilimsan fera appel à l'histoire de Béjaïa, représentée comme terre mère et un pôle du savoir ayant été la Bougie qui éclaira non seulement le Maghreb mais aussi tout le monde musulman. Dans la représentation de la pièce, Omar Fetmouche ne s'est pas limité à une rétrospective du personnage, il est allé jusqu'à apporter des indicatifs sur le rôle et les influences d'Abu Fadhl. Cet éminent personnage qui a, entre autres, côtoyé ceux qui vont devenir des sommités, comme l'Andalou Al-Qualasadi (1412-1486), et le Tlemcénien As-Sanusi (1426-1490)… Cette histoire est racontée également à travers des lieux comme le mausolée de Sidi Touati (mort en 1495. Un contemporain d'Abu Fadhl Al-Mashdaly), l'université d'Al-Azhar au Caire où le savant a enseigné pendant plus d'une décennie. La pièce reviendra également sur le périple du savant (1419 et 1465) de Béjaïa, à Tlemcen, jusqu'à l'Orient. Omar Fetmouche reviendra sur la formation d'Abu Fadhl, élève des grands maîtres Ibn Zaghu (mort en 1441) et d'Ibn Marzuk (mort en 1439). “Une formation qui lui a permis d'analyser la manière dont certains savants avaient commenté le Coran, comme Cherif At-Tlemcéni (1310-1370), S'aid Al-Uqbani (1320-1408). Il avait identifié les consensus qui existent entre eux, puis avait donné son propre point de vue sur les divergences, et ce suivant son propre style. Mashdalt avait une méthode nouvelle pour étudier la cohérence dans le Coran”, souligne M. Fetmouche. Par ailleurs, les mathématiques, le symbolisme et la cohérence dans le Coran, étaient au cœur de ce beau spectacle dont l'interprétation a été largement à la hauteur. Le sens du détail dans le jeu et l'habillement renseignaient de la plus belle des manières de l'importance accordée par l'auteur au mode de vie de l'époque, de façon à reproduire les faits de manière la plus proche possible. Ce projet, écrit par Omar Fetmouche et le Pr Aïssani, est réalisé avec l'apport de l'association Gehimab de Béjaïa. Une association créée en 1991 et qui a pour mission de restituer les témoignages sur l'activité scientifique à Béjaïa. Kocila Tighilt