Les médecins spécialistes de la santé publique sont revenus, hier, à la charge, via le syndicat autonome des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), qui a lancé un appel à une grève illimitée. Ainsi, à Oran, selon le docteur Krabba, responsable syndical du Snpssp, “55% du corps médical spécialisé a répondu au mot d'ordre de la grève”. Les griefs retenus par les grévistes ont trait “aux conditions de travail désastreuses auxquelles sont soumis les médecins spécialistes”. Notre interlocuteur déplore “la catastrophe qui frappe les équipements médicaux défaillants qui se répercutent sur les malades”. Il a tenu aussi à dénoncer le manque d'engagement de la part du ministre de tutelle. “Nous ne comprenons pas les atermoiements du ministre de la Santé qui s'est pourtant engagé par PV à régulariser notre situation socioprofessionnelle relative au statut et au régime indemnitaire en septembre dernier”, regrette le docteur Krabba. Par ailleurs, à Tiaret, 95% des médecins spécialistes du secteur public ont cautionné le débrayage du Snpssp. À Aïn Témouchent, le mouvement de grève n'a pas été suivi dans la wilaya. Ce constat a été fait au niveau de l'hôpital Ahmed-Medeghri dont le fonctionnement n'a connu aucune perturbation, comme en témoignent le service de la chirurgie générale ainsi que celui de la traumatologie où les médecins en poste de ces deux services ont procédé à plusieurs interventions chirurgicales. À Tlemcen, les praticiens spécialistes de la santé publique ont adhéré à la grève. À Tizi Ouzou, le mouvement a été suivi dans la plupart des hôpitaux et polycliniques de la wilaya. Le service minimum a été plus ou moins respecté dans les pavillons d'urgence, en revanche, les séances de consultation et les visites de contrôle dans les différents services ont été pratiquement boycottées. Au CHU Mohamed-Nédir de Tizi Ouzou, quelques médecins spécialistes ont même observé un sit-in devant la direction du CHU. Participation mitigée à l'Est Cependant, ce mouvement de grève d'une durée illimitée a été timidement suivi dans certaines wilayas de l'Est, à l'exemple de Constantine où les praticiens spécialistes de la santé ont assuré leur service, normalement. Même constat pour la wilaya de Batna. Des divergences au sein du mouvement sont à l'origine de cette faible mobilisation, selon des sources concordantes. En revanche, dans la wilaya d'Annaba, le débrayage a été fortement suivi, avec un taux estimé entre 65 et 70%, selon les représentants du syndicat au niveau du CHU, tout en assurant le service minimum. À Oum El-Bouaghi, la grève a été suivie dans un seul établissement hospitalier, Zerdani-Salah, et à Aïn Beïda, 21 spécialistes sur 34 ont débrayé, soit un taux de participation estimé à 61,76%. À Skikda, les praticiens de la santé au niveau du secteur public ont largement répondu à l'appel de débrayage de leur syndicat. En l'absence d'un bureau du SNPSSP au niveau local, nous avons pu recueillir les taux de participation au niveau de l'ancien hôpital de Skikda auprès d'un praticien qui a avancé un taux de 100%, alors que le taux au niveau de l'EH de Skikda est estimé à 85% par un administrateur. À Sétif, le taux de participation au mouvement de débrayage a atteint plus de 80% au niveau de tous les EPH et EPSP de la wilaya, ainsi que du CHU Saâdna-Abdenour. Le plus important EPSP de Sétif a, quant à lui, enregistré le taux le plus élevé de suivi, estimé, selon un représentant du syndicat, à plus de 90%. Dans la wilaya de Béjaïa, il est difficile de connaître le taux de suivi de ce mouvement de grève mais, une chose est sûre, cette grève est en quelque sorte “éclipsée” par une pénurie de certains médicaments d'indication vitale. Les hôpitaux fonctionnant en service minimum, surtout au niveau des blocs opératoires ayant réduit leurs activités au seul cas relevant de l'urgence chirurgicale vitale. Au niveau du CHU de Béjaïa, la situation des spécialistes est beaucoup plus complexe, étant donné que leur section syndicale est en léthargie, suite à la remise du mandat de son secrétaire général. La grève n'a pas eu lieu. Le seul hôpital qui était en grève est celui d'Amizour. Synthèse Correspondants