En annonçant la présentation prochaine d'une demande de relèvement des tarifs de la branche auto, le président de l'UAR relance un débat déjà ancien entre compagnies et pouvoirs publics. Pour la tutelle, l'augmentation des tarifs ne doit pas servir à couvrir ou à compenser les insuffisances qui caractérisent aujourd'hui encore la gestion de la branche auto par les compagnies du secteur. C'est dans le but d'en faire d'abord le diagnostic et d'y apporter ensuite des solutions que le ministère des Finances avait inscrit, voici quelques années, le thème du “retour à l'équilibre technique et financier de la branche automobile” parmi les priorités d'un programme de coopération mis en œuvre avec l'aide du programme MEDA de l'Union européenne. Entre 2003 et 2006, plusieurs dizaines d'experts européens ont ainsi planché avec les cadres des principales compagnies publiques sur un programme de mise à niveau des prestations de la branche auto. De la réduction des délais d'indemnisation à la lutte contre la fraude, en passant par la mise en place du système du bonus-malus et la réforme de l'expertise, l'ensemble des aspects de la gestion de la branche ont été passés en revue, et des mesures ont été adoptées et programmées avec la caution des P-DG des compagnies publiques et de la direction des assurances. 5 ans plus tard, la plus grande partie de cet ambitieux plan de redressement reste toujours à appliquer. L'absence d'une impulsion au plus haut niveau, qu'il s'agisse des directions générales des compagnies ou de la tutelle du secteur, ainsi qu'une certaine incapacité des opérateurs du secteur à réaliser des progrès en organisation et à travailler ensemble sur des objectifs d'intérêt commun, n'ont pas permis jusqu'ici, en dépit des engagements pris par les compagnies, à ce programme d'avancer d'une façon significative. Dans ce contexte, la tentation est forte pour les compagnies de continuer à utiliser l'instrument, certains diront la solution de facilité, de la hausse des tarifs pour redresser les comptes de la branche auto qui a versé, selon M.Latrous, plus de 26 milliards de dinars d'indemnités en 2010. Hassan H.