Photo : S. Zoheir Synthèse de Salah Benreguia L'Union algérienne des assurances et de réassurance (UAR) revient à la charge pour demander l'augmentation des tarifs de l'assurance automobile obligatoire. Par la voix de son président, M. Latrous, l'UAR a demandé un relèvement de 100% des tarifs actuels de l'assurance automobile obligatoire afin de permettre aux différentes compagnies d'assurances d'équilibrer leurs recettes et dépenses. En effet, la quasi-totalité de ces compagnies sont, selon lui, dans l'incapacité de supporter «le déficit» enregistré par le déséquilibre entre ce qu'elles enregistrent comme rentrée grâce aux assurances contractées et ce qu'elles déboursent à cause des accidents. «Lorsqu'une compagnie encaisse en assurance automobile obligatoire 150 DA de primes, elle paye en conséquence 270 DA au titre de l'indemnisation des sinistres. La prime moyenne de l'assurance obligatoire automobile représente aujourd'hui 15 euros par an. Il n'y a pas, à ma connaissance, un pays dans le monde où un client paye seulement 15 euros pour l'assurance automobile obligatoire couvrant les risques d'une année», explique-t-il. «L'UAR avait déjà demandé, par le passé, à l'autorité de régulation des assurances, placée auprès du ministère des Finances, de rétablir le déficit technique», affirme M. Latrous qui s'exprimait récemment sur les ondes de la radio nationale. «Cette assurance obligatoire devra passer de 1 500 DA actuellement à 3 000 DA», précise le président de l'UAR. Autrement, les assurances resteront déficitaires «en raison du grand nombre d'accidents et des dépenses qu'ils engendrent, en dépit d'une hausse de 20% échelonnée sur deux ans [2008-2009]», a-t-il argumenté. «En 2009, les compagnies d'assurances ont versé 33 milliards de DA à leurs clients au titre des indemnités, dont 80% consacrés à l'indemnisation des sinistres matériels et corporels des accidents de la route», précise-t-il. M. Latrous, qui est également P-DG de la SAA, déplore par ailleurs l'insuffisance de l'augmentation de 20% consentie en 2007 sur deux ans par les pouvoirs publics. Selon lui, les assureurs sont dans l'expectative. Autrement dit, les responsables des compagnies d'assurances sont inquiets par rapport au déséquilibre technique lié à la prise en charge de l'assurance automobile et l'indemnisation des sinistres. «Sans l'augmentation de la tarification, on ne peut pas continuer à supporter ce déficit», avertit-il. Il prévient aussi que l'augmentation du niveau du SNMG va aggraver de 25% le coût de la sinistralité due aux accidents de voiture.Mais la requête des assureurs n'aura aucun écho, selon M. Latrous. Les pouvoirs publics ont signifié que la proposition de l'UAR ne sera pas effective. En effet, quelques jours seulement après la sortie médiatique de M. Latrous, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que les tarifs de l'assurance automobile obligatoire ne seront pas augmentés.Pour rappel, l'Union algérienne des sociétés d'assurances et de réassurance (UAR), créée en 1994 pour défendre les intérêts de la profession, regroupe toutes les compagnies d'assurances et de réassurance exerçant en Algérie, au nombre de seize.