Elle s'appelait Salsa (Malha de son nom berbère). Âgée de 14 ans, cette adolescente animée d'une grande foi, vivait avec ses parents à Tipasa vers le début du IVe siècle. Ses parents étaient attachés au paganisme. Un jour, les habitants ont organisé une fête au village pour célébrer leur idole, un serpent à tête dorée. Résolument révoltée contre cette pratique, Mlle Salsa s'empare furtivement de la tête du reptile en bronze et la précipite dans la mer. Suprême sacrilège. La population fanatisée se précipite sur l'auteure de cette offense et la roue de coups, avant de lacérer son corps avec des épées et le jeter dans la mer. Le cadavre de la suppliciée est emporté par les flots de la grande bleue jusqu'au port de Tipasa. Ce sont des marins gaulois qui l'arrachèrent aux vagues déchaînées. Interprétant ce geste comme un signe du ciel, la population de Tipasa décide alors d'offrir, à celle qu'ils nomment désormais “Sainte Salsa”, une sépulture digne de ce nom. Une chapelle est ainsi édifiée au sommet de la colline, face à l'emplacement où la mer à rejeté le corps de l'adolescente. Cet édifice est aujourd'hui détruit, inexistant, mais l'âme de sainte Salsa hante toujours les lieux. NADIA AREZKI [email protected]